Libye : les insurgés disent non aux fils de Kadhafi
Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les insurgés libyens, a vigoureusement rejeté lundi l’idée d’un gouvernement transitoire mené par Seïf el-Islam, l’un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Ou par tout autre membre de sa famille.
Les insurgés sont catégoriques : pas question de laisser la Libye aux mains des Kadhafi. Révélée par le New York Times dimanche soir, la proposition d’une transition démocratique qui serait menée par l’un des fils Kadhafi, a désormais peu de chance de voir le jour. « Cela est complètement rejeté par le Conseil », a déclaré le porte-parole du Conseil national de transition (CNT), Chamseddine Abdelmoula, à Benghazi, fief rebelle de l’est de la Libye. « Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique », a-t-il affirmé. « Comment peut-on négocier alors qu’une arme est braquée sur vous ? »
Dimanche, le New York Times annonçait qu’au moins deux fils du dirigeant libyen proposaient une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père. Citant un diplomate sous couvert de l’anonymat et un responsable libyen informés du projet, le quotidien américain indiquait que la transition serait menée par l’un des fils de Kadhafi, Seïf el-Islam. Les deux fils « veulent avancer pour faire changer le pays », ajoutait le Times.
Les deux visages de Seïf el-Islam
Pour le quotidien américain, cette proposition de transition démocratique fait apparaître les différences existant de longue date entre les descendants du dirigeant libyen. Si Seïf el-Islam et Saadi apparaissent comme des conciliateurs, les deux autres fils de Kadhafi, Khamis et Moutassim, sont considérés comme des partisans de la ligne dure, indique encore le journal. Le premier est à la tête d’une milice pro-gouvernementale, alors que le second, conseiller à la sécurité nationale, est réputé être un rival de Seïf el-Islam dans la course à la succession.
Mais l’ouverture (relative) incarnée par Seïf el-Islam ne suffit pas à convaincre la rébellion. Selon le porte-parole du CNT, l’attitude de celui-ci depuis le début de la révolte, le 15 février, a montré que sa réputation d’homme de changement est fausse. « Les gens pensent qu’il est un réformateur mais depuis le déclenchement de la révolution, il a montré son vrai visage, il est une copie de son père. » (Avec AFP)
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