Une crise postélectorale s’installe au Bénin
Principal opposant et candidat lors de la présidentielle béninoise du 11 mars dernier, Adrien Houngbédji, a refusé une nouvelle fois de reconnaître sa défaite, après la confirmation par la Cour constitutionnelle de la réélection de Boni Yayi.
Près de trois semaines après l’élection présidentielle, la situation politique semble paralysée au Bénin. Adrien Houngbédji, l’opposant historique au président Boni Yayi persiste et signe. Il ne reconnaîtra pas sa défaite.
« Nous avons gagné cette élection », a-t-il déclaré à la presse. D’après lui, si son adversaire l’a emporté, c’est grâce à des fraudes. « Il s’agit bel et bien d’une attaque en règle contre notre démocratie et l’État de droit », précise-t-il.
Plus de recours possibles
La confirmation officielle des résultats par la Cour constitutionnelle, qui a entériné la réélection du président sortant avec 53 % des suffrages contre 36 % pour son principal opposant, ne semble pas entamer la détermination d’Adrien Houngbédji. « Nous devons résister à la liquidation de notre démocratie », réplique-t-il.
Le rejet des recours par la haute juridiction a mis fin au contentieux électoral, et le président élu Boni Yayi prêtera serment le 6 avril prochain.
Depuis l’élection, les tensions se sont accrues dans le pays. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation des opposants dans la capitale économique du pays Cotonou, la semaine dernière. Said Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, avait alors exprimé ses vives inquiétudes sur ces premiers signes d’une crise postélectorale et mis en garde contre un scénario à l’ivoirienne. (Avec AFP)
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