L’Otan commande les opérations en Libye, Kadhafi s’accroche devant le recul des insurgés

Un équilibre précaire s’est installé en Libye. Mouammar Kadhafi refuse de s’avouer vaincu et son armée pilonne toujours les insurgés, reprenant les villes gagnées par eux. Mais l’Otan a pris la tête des opérations alliées et la diplomatie s’active en coulisses.

Des rebelles libyens prennent position près de Brega, le 31 mars. © AFP

Des rebelles libyens prennent position près de Brega, le 31 mars. © AFP

Publié le 1 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

La situation s’enlise pour les insurgés libyens. Les forces loyales à Mouammar Kadhafi reprennent l’avantage et sont parvenues à rejoindre le site pétrolier de Brega jeudi à l’aube, après avoir repris, la veille, le port pétrolier de Ras Lanouf.

Des affrontements ont eu lieu à Brega dans la matinée, où plusieurs explosions ont été entendues. Repliés près de la ville, les insurgés espèrent à présent pouvoir progresser vers l’ouest dans la journée.

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Le chef d’état-major des armées des États-Unis, l’amiral Mike Mullen, a affirmé que l’armée libyenne n’avait pas encore atteint le point de rupture, même si les frappes avaient mis hors de combat près d’un quart des forces pro-Kadhafi.

La CIA sur place

Les frappes aériennes occidentales sont compliquées par le mauvais temps. Mais l’Otan, qui a repris le commandement de l’opération internationale, a assuré par la voix de son secrétaire général que la mission ne s’achèverait que « quand il n’y aura plus de menaces contre la population civile ». Anders Fogh Rasmussen s’est opposé à l’idée d’armer les rebelles, estimant que l’Otan intervient militairement « pour protéger le peuple libyen, et non pour armer le peuple ». La résolution de l’ONU sur la Libye prévoit d’ailleurs un embargo sur les armes, et l’Otan entend s’y conformer.

L’idée de livrer des armes aux rebelles avait été évoquée par Washington, Paris et Londres mais plusieurs pays s’y opposaient. Des responsables américains ont par ailleurs déclaré que Barack Obama avait autorisé la CIA, les services secrets américains, à mener des opérations clandestines pour appuyer les insurgés. « Ils essayaient de déterminer qui pouvait former une unité militaire et qui ne le pouvait pas », a expliqué un ancien agent de la CIA.

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La chaîne américaine ABC a également assuré que « des dizaines de membres des forces spéciales britanniques et d’agents du service d’espionnage MI6 travaillent en Libye », en particulier pour recueillir des renseignements sur les positions des forces loyalistes.

Pourparlers confidentiels

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Mouammar Kadhafi apparaît un peu plus isolé chaque jour, une nouvelle défection dans son camp étant survenue mercredi. Son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a démissionné et s’est réfugié à Londres.

Al-Jazira a rapporté jeudi que plusieurs autres personnalités proches du « Guide » quittaient en ce moment la Libye pour la Tunisie. Parmi elles, le porte-parole du Parlement libyen, le chef des services de renseignements extérieurs et un diplomate en charge des affaires européennes.

Officiellement, Kadhafi continue de s’accrocher. Dans une déclaration lue jeudi soir à la télévision libyenne, il a dénoncé les dirigeants occidentaux, qui selon lui ont « décidé de lancer une seconde croisade entre musulmans et chrétiens à travers la Méditerranée ». « Ils ont commencé une chose grave qu’ils ne peuvent contrôler et qui sera hors de leur contrôle quels que soient les moyens de destruction dont ils disposent », a-t-il asséné.

Mais dans les faits, la phase de négociations a déjà commencé. Un proche conseiller du clan serait en pourparlers confidentiels avec le gouvernement britannique, rapporte The Guardian. Des responsables auraient rencontré Mohammed Ismail, proche de Seif el-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi. Londres a refusé de commenter cette information. (avec AFP)

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