L’opposition burkinabè appelle à la démission de Compaoré
Confronté à des mutineries dans l’armée, le président burkinabè, Blaise Compaoré, ne parvient pas à stabiliser la situation. L’opposition estime qu’il doit quitter le pouvoir.
Après les mouvements de colère des militaires au Burkina Faso, l’opposition estime que le président Blaise Compaoré n’est plus en mesure de faire face. Le chef de file de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Bénéwendé Stanislas Sankara, a réclamé jeudi 31 mars que la « vacance ou l’empêchement du pouvoir » soit constaté par le Conseil constitutionnel, celui-ci devant être saisi par le Premier ministre Tertius Zongo.
« Les graves événements survenus ces derniers jours attestent la totale démission du chef de l’État qui, en tant que chef suprême des armées, ne peut se soustraire de sa responsabilité constitutionnelle des actes de mutineries répétés, de vandalisme, de vols et d’agressions perpétrés contre des paisibles citoyens », écrit le chef de l’opposition dans une lettre envoyée au Premier ministre et au Conseil constitutionnel.
Ramener l’ordre
Des éléments des forces armées ont entamé plusieurs mutineries, s’emparant d’armes de guerre et de munitions dans les garnisons de Ouagadougou, Fada N’Gourma (est), Gaoua et Banfora (sud). Des scènes de violence et de pillage ont eu lieu, et les soldats tiraient en l’air dans les rues. Les militaires mécontents voulaient protester contre la condamnation de certains de leurs camarades, confrontés à la justice pour des affaires de mœurs et de viol.
Dans la garnison de Ouagadougou, les mutins ont libéré de force cinq de leurs camarades condamnés, et un à Fada N’Gourma.
Le président Blaise Compaoré est « définitivement et absolument empêché de remplir ses fonctions », a donc écrit l’opposant Bénéwendé Stanislas Sankara, candidat malheureux à la présidentielle de novembre.
Au pouvoir depuis 1987, le chef de l’État souhaite calmer les mutins et ramener l’ordre au plus vite. Il devait rencontrer des représentants de l’armée jeudi.
"Blaise dehors"
Par ailleurs, le président doit également faire face aux protestations des lycéens de Tenkodogo, qui se sont retrouvés dans la rue pour manifester. Ces jeunes voulaient élever leurs voix après la mort de plusieurs étudiants, survenue lors des précédentes manifestations dans plusieurs villes du Burkina Faso. Ils ont réclamé l’impunité pour les responsables.
Ils ont incendié des propriétés de l’État et de ministres, notamment le siège du parti au pouvoir, celui du gouvernorat, ainsi que les résidences du ministre des Affaires étrangères, Alain Yoda et de la ministre de l’Éducation nationale, Marie-Odile Bonkoungou.
Les lycéens ont scandé des slogans hostiles au président burkinabè, dont ils ont réclamé le départ. « Blaise dehors », criaient-ils en défilant. (avec AFP)
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