Nouveaux tirs dans la capitale burkinabè, Compaoré va recevoir les « représentants » militaires

Le président burkinabè Blaise Compaoré a pris la parole à la télévision nationale mercredi pour indiquer qu’il allait rencontrer « les représentants des différentes composantes » et prendre « des mesures vigoureuses » pour rétablir l’ordre, mis à mal par des exactions de militaires. Malgré l’instauration d’un couvre-feu, des tirs ont été entendus à Ougadougou quelques heures plus tard.

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso. © Patrick Robert

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso. © Patrick Robert

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 31 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Le discours de Blaise Compaoré n’aura pas suffi à calmer les militaires. De nouveaux tirs à l’arme légère et à l’arme lourde ont retenti à Ouagadougou à partir de 22 heures. Une bonne heure après le début du couvre-feu, instauré depuis mercredi soir sur « toute l’étendue du territoire », et jusqu’à 6 heures du matin (locales et GMT).

Les tirs venaient du camp militaire « Route de Pô », situé dans le sud de la ville à moins d’un kilomètre de la présidence.

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« Ce sont des éléments qui sont à l’intérieur du camp qui tirent, nous sommes allés les chasser », a assuré un officier de la sécurité présidentielle.

Le président du Burkina Faso avait pris la parole quelques heures plus tôt à la télévision nationale.

Comportements intolérables

« Ces derniers jours, des éléments des forces armées ont refusé de se soumettre à des décisions de justice, se sont emparés d’armes de guerre et de munitions pour terroriser les populations et se livrer à des actes de pillage », a-t-il déclaré. « Ces comportements ne sauraient être tolérés dans un État de droit », a-t-il averti.

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Blaise Compaoré a annoncé qu’il allait rencontrer « les représentants des différentes composantes » des forces armées jeudi. « J’ai saisi le sens et la portée de la quête de bien-être, de vérité, de justice et de sécurité qui sous-tendent certaines manifestations, a-t-il ajouté. C’est pourquoi […] je veillerai à ce que justice soit rendue et prendrai des mesures vigoureuses pour la protection de l’ensemble de la population et la sécurisation des biens publics et privés. »

Depuis plus d’une semaine, l’armée connaît des troubles très inhabituels pour le pays. Ils ont culminé dans la nuit de mardi à mercredi avec la mise à sac de la résidence de Simon Compaoré, le maire de Ouagadougou et numéro trois du parti présidentiel, ainsi que de celle du ministre de la Sécurité, le colonel Denise Auguste Barry. Simon Compaoré a été blessé par des militaires, qui ont aussi incendié le domicile du chef d’état-major des forces armées, Dominique Djindjéré.

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D’importants actes de rébellion ont également eu lieu dans des villes de province. Lundi, à Fada N’Gourma (220 km à l’est de Ouagadougou), des militaires ont bloqué les accès à la ville avec des chars. Les mutins ont tiré trois roquettes sur le palais de justice sans faire de blessés.

Des militaires de la garnison de Gaoua (395 km au sud-ouest de Ouagadougou) ont également tiré en l’air « toute la nuit » de mardi à mercredi.

Les mutins protestaient à l’origine contre la condamnation de plusieurs de leurs camarades à des peines de prison dans des affaires de violences ou de viol sur des civils. Les soldats impliqués ont été libérés (à Ouagadougou) ou délivrés par leurs « frères d’armes » (à Fada N’Gourma), ce qui n’a pas empêché les troubles de se poursuivre. (avec AFP)

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