Côte d’Ivoire : le camp Gbagbo tente d’ultimes négociations avec Ouattara
Alors que les forces pro-Ouattara progressent vers Abidjan, le camp du président sortant Laurent Gbagbo multiplie les initiatives sous-terraines pour renouer les fils du dialogue avec le président élu. Qui oppose pour l’instant une fin de non-recevoir aux propositions qu’il reçoit.
Des émissaires officieux de Laurent Gbagbo proposent à Alassane Ouattara de partager le pouvoir. © Reuters
Publié le 29 mars 2011 Lecture : 1 minute.
Alassane Ouattara l’a déclaré mardi : les « voies pacifiques » de sortie de crise sont « épuisées » en Côte d’Ivoire. Mais alors que les Forces républicaines (FRCI) qui le soutiennent se rapprochent d’Abidjan, le président élu n’entendait pas seulement confirmer ce qui apparaît désormais comme une évidence. Il souhaitait vraisemblablement répondre aux différentes propositions de négociation que des proches de Gbagbo lui ont faites ces derniers jous.
Selon nos informations, plusieurs émissaires du président sortant sont récemment rentrés en contact avec le camp Ouattara. Charles Blé Goudé, le leader des jeunes « patriotes », s’est entretenu avec le ministre de l’Intérieur de Ouattara, Hamed Bakayoko, pour lui demander de faire des efforts en vue d’une rencontre entre les deux présidents.
"Nous sommes tous des frères"
De son côté, Konaté Navigué, le président de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Gbagbo), a téléphoné à Alain Lobognon, conseiller spécial de Guillaume Soro, pour lui proposer de revenir au partage du pouvoir scellé par l’accord politique de Ouagadougou (APO) de 2007, qui avait conduit à l’élection présidentielle de 2010. Mais il s’est heurté à une fin de non recevoir.
Le ministre des Affaires étrangère de Gbagbo, Alcide Djédjé, a quant à lui contacté le porte-parole du gouvernement de Ouattara, Patrick Archi, pour lui délivrer le message suivant, en substance : nous sommes tous des frères, certes les choses ont dérapé, mais on peut toujours essayer de les arranger.
Enfin, le général Philippe Mangou, chef d’état major des Forces fidèles au président sortant, aurait lui aussi noué des contacts au plus haut niveau avec le gouvernement de Ouattara. Lequel n’émet pour l’instant qu’un seul commentaire officieux : rien ne prouve que ces initiatives émanent directement de Laurent Gbagbo, qui a reçu lundi tous les chefs de commandement militaire lui restant fidèles.
