Côte d’Ivoire : un hélicoptère de l’Onuci visé par les « Forces républicaines » pro-Ouattara

La Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) accuse les forces pro-Ouattara d’avoir visé un de ses hélicoptères au dessus Duékoué, la ville de l’ouest qu’ils ont prise aux pro-Gbagbo. Un porte-parole des « Forces républicaines » a démenti que ses troupes aient pu être à l’origine des tirs. Les Casques bleus, dont la France et le Nigeria veulent renforcer le rôle, sont critiqués de toute part.

Un hélicoptère survole le quartier général de l’ONU, à Abidjan. © Reuters

Un hélicoptère survole le quartier général de l’ONU, à Abidjan. © Reuters

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 29 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Cette fois, ce sont les pro-Ouattara que la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) accuse de tirs contre un de ses hélicoptères.

Un de ses engins « effectuait un vol de reconnaissance au-dessus de Duékoué » lorsqu’il « a essuyé des tirs » en provenance d’« éléments des Forces républicaines », a affirmé l’Onuci mardi. Il s’agit des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), pro-Ouattara, essentiellement composées par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).

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Crime de guerre

Le communiqué affirme que l’hélicoptère n’a pas été touché, mais condamne « avec la dernière énergie cette attaque contre des Casques bleus qui constitue un crime de guerre ».

Les FRCI affirment avoir pris lundi la ville stratégique Duékoué située dans l’ouest du pays, mais elles ont démenti que leurs hommes aient pu être à l’origine des tirs. « Nous connaissons très bien les hélicoptères de l’Onuci, nous ne pouvons donc pas tirer sur eux », a déclaré à l’AFP le porte-parole militaire des FRCI, Seydou Ouattara. « Cela ne peut venir que des miliciens et mercenaires [soutenant le président sortant Laurent Gbagbo] en débandade dans les forêts », assure-t-il.

L’Onuci, qui a certifié la victoire d’Alassane Dramane Ouattara à l’élection présidentielle ivoirienne, accusait jusqu’à maintenant très fréquemment les Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo) de s’en prendre à ses hommes ou à des civils, mais beaucoup plus rarement les troupes pro-Ouattara.

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Critiquée dans les deux camps, les Casques bleus sont dans une situation très délicate. Régulièrement accusée par le camp du président sortant Laurent Gbagbo et son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé de leur faire la guerre, l’Onuci est régulièrement prise pour cible par leurs partisans.

Un groupe de jeunes pro-Gbagbo a « sauvagement agressé deux fonctionnaires de l’Onuci qui vaquaient à leurs occupations », a affirmé l’organisation mardi. « Des forces loyales au président Gbagbo ont tiré sur des civils innocents lundi après-midi à Williamsville [secteur du quartier d’Adjamé, dans le nord de la ville] faisant une dizaine de morts », a-t-elle ajouté.

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« De même, un groupe de jeunes pro-Gbagbo ont imposé le supplice du pneu à un jeune homme brûlé vif dans le quartier de la Riviera », accuse l’organisation onusienne.

La France veut l’interdiction des armes lourdes

Mais l’Onuci est également critiquée par le camp Ouattara pour son manque d’action pour protéger les populations civiles des quartiers pro-Ouattara d’Abidjan.

La France souhaite toutefois renforcer le rôle de la mission onusienne avec le vote d’une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies.

« La France souhaite l’adoption rapide du projet de résolution que nous avons déposée vendredi avec le Nigeria », a affirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, mardi.

Cette résolution doit « mettre un terme à l’usage des armes lourdes et ainsi renforcer les efforts de protection des civils », selon Paris. « Il est important que l’Onuci [la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire] exerce pleinement son mandat avec toute la fermeté requise », a insisté Bernard Valero.

Estimant que la situation s’aggrave de « jour en jour », il a réitéré un appel à « Laurent Gbagbo à mettre fin aux violences perpétrées par ses partisans et à se conformer enfin à la volonté populaire en se retirant sans délai ». (avec AFP)

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