L’eau dans le monde : pénurie dans les villes du Sud en 2050

Les urbains et les ruraux ne seront pas égaux face à la pénurie d’eau. D’après une étude américaine, le changement climatique et l’urbanisation croissante devraient priver d’eau potable un milliard de personnes dans le monde en 2050, principalement dans les villes.

La tendance à l’urbanisation risque d’accentuer la pénurie d’eau dans le monde. © AFP

La tendance à l’urbanisation risque d’accentuer la pénurie d’eau dans le monde. © AFP

Publié le 29 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

100 litres d’eau, soit le volume d’un bain. C’est le minimum nécessaire par jour, selon les experts, à chaque individu pour sa boisson, son repas et sa toilette. Aujourd’hui pourtant 150 millions de personnes dans le monde survivent avec moins de 100 litres d’eau par jour. Une situation qui devrait empirer, selon une étude américaine publiée lundi 28 mars dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

Si la tendance à l’urbanisation se poursuit, vers 2050, ils seront quelque 993 millions, principalement des habitants des villes, à disposer d’un volume d’eau aussi réduit pour vivre.  Et, avec les effets probables du changement climatique, 100 millions d’habitants supplémentaires n’auront pas accès à ce minimum nécessaire d’eau.

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Selon le site de statistiques écologiques Planetoscope, un américain moyen consomme 376 litres chaque jour, alors que la moyenne pour un Français est de 165 litres.

Métropoles africaines et asiatiques

Cette pénurie menace les conditions sanitaires de certaines grandes métropoles mondiales, affirme l’étude américaine. Il en est ainsi de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement les villes de Lagos au Nigeria et Cotonou au Bénin, En Asie, les six grands centres urbains de l’Inde – Bombay, Delhi, Calcutta, Bangalore, Madras et Hyderabad – seront les plus touchées par cette insuffisance en eau. Dans la plaine et le delta du Gange, 119 millions d’individus manqueront d’eau. D’autres villes sont également citées, comme Manille (Philippine), Pékin (Chine), Téhéran (Iran) et Lahore (Pakistan).

Mais au-delà des agglomérations, c’est tout le milieu naturel qui pourra être impacté. « Si les villes se mettent à assécher les rivières en puisant l’eau pour leur consommation, cela a un effet sur les poissons, les reptiles et toutes formes de vie aquatique », explique le principal auteur de l’étude, Rob McDonald, du centre d’études privé The Nature Conservancy.

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Investissements nécessaires

« Il existe des solutions pour que ce milliard de personnes ait accès à de l’eau. Mais cela nécessite beaucoup d’investissements dans les infrastructures et une meilleure utilisation de l’eau », souligne M. McDonald.

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Le secteur agricole, par exemple, premier utilisateur d’eau, doit entreprendre des réformes. « Il y a un grand potentiel pour une utilisation de l’eau plus efficace dans le secteur agricole mais aussi dans le secteur résidentiel », a ajouté l’expert.

L’étude ajoute enfin qu’il faudrait collecter des fonds au niveau international pour aider les nations les plus pauvres « à fournir de l’eau potable aux habitants des villes ». L’ONU travaille dans ce sens sur un projet de création d’un fonds de 100 milliards de dollars annuels d’ici 2020 pour aider les pays touchés par le changement climatique. (avec AFP)

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