Libye : les rebelles repoussés à Syrte, la coalition en sommet à Londres
Le groupe de contact sur la Libye doit se réunir ce mardi, alors que sur place l’avancée des insurgés a ralenti et que le colonel Kadhafi appelle la coalition à cesser son offensive.
L’insurrection armée, qui progresse dans sa conquête de l’Ouest libyen, était hier en passe de prendre Syrte, la ville natale du « Guide » Mouammar Kadhafi. Mais les combattants ont été stoppés par les forces loyalistes, qui sont parvenues à les repousser.
Après leur rapide progression ces derniers jours, qui leur avait permis de reprendre la ville-clé d’Ajdabiya puis le site pétrolier de Ras Lanouf avant de s’emparer dimanche de Ben Jawad, les insurgés n’ont avancé que de quelques dizaines de kilomètres lundi. Ils ont dû faire face aux forces fidèles au régime, à la sortie de la ville de Ben Jawad.
Les frappes ciblées de la coalition internationale se sont poursuivies dans la soirée. Des raids ont été menés sur des positions des forces loyalistes qui leur serviraient de bases arrière lors de leurs attaques dans les régions de l’ouest contrôlées par les insurgés. La coalition a par ailleurs bombardé Sebha, fief de la tribu des Kaddafa dont fait partie le colonel Kadhafi, « faisant plusieurs victimes », selon l’agence officielle libyenne Jana.
"Offensive barbare"
Le dirigeant libyen a exhorté mardi 29 mars dans un message le groupe de contact sur la Libye – qui doit se réunir mardi à Londres – à mettre fin à l’ « offensive barbare » contre son pays, la comparant aux campagnes militaires de Hitler en Europe. Le régime libyen avait lui-même auparavant annoncé avoir mis fin à son offensive contre Misrata, troisième ville du pays, la « sécurité » y ayant été rétablie.
Une quarantaine de pays sont attendus à Londres pour la première réunion du « groupe de contact » sur la Libye, chargé du « pilotage politique » de l’opération internationale dont le volet militaire est désormais sous commandement de l’Otan.
« Kadhafi doit partir immédiatement », ont estimé le président français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, David Cameron, appelant dans une déclaration conjointe le Conseil national de transition (CNT), représentant des rebelles, à « instaurer un dialogue politique national » afin d’ « organiser la transition ».
Une "nouvelle Somalie", un "nouvel Irak ou Afghanistan"
Le président américain, Barack Obama, a justifié sa décision d’intervenir en Libye, affirmant qu’elle avait « empêché un massacre », et affirmant le droit des États-Unis à agir « quand leurs intérêts et leurs valeurs sont menacés ».
Il a cependant déclaré qu’il n’était pas question d’outrepasser le mandat de l’ONU pour chercher à renverser le dirigeant libyen par la force même s’il « ne fait aucun doute que la Libye et le monde se porteraient mieux si Kadhafi n’était plus au pouvoir ».
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a offert sa médiation entre le dirigeant libyen et la rébellion afin d’éviter que le pays ne se transforme en un « nouvel Irak ou Afghanistan ». Ankara prévoit de se charger de la gestion de l’aéroport de Benghazi, aux mains des insurgés, pour faciliter le transport de l’aide humanitaire.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaim, a lui accusé la coalition internationale de vouloir « couper le pays en deux », ce qui signifierait « la guerre civile, une guerre continue, le début d’une nouvelle Somalie ». « Aujourd’hui le défi est le suivant : déposer les armes pour ensuite parler pacifiquement », a-t-il ajouté. (avec AFP)
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