Côte d’Ivoire : un collectif pro-Ouattara traîne Choi Young-jin de l’Onuci devant la justice française
Alors que la communauté internationale, les responsables de l’Union africaine et de la Cedeao s’activent pour trouver des solutions à la crise ivoirienne, des partisans d’Alassane Ouattara ont introduit une plainte contre Choi Young-jin et l’ex-commandant de l’Onuci, leur reprochant une passivité devant les exactions dont ils sont l’objet de la part des pro-Gbagbo.
« Non-assistance à personnes en danger ». Tel est l’objet de la plainte déposée le 25 mars au tribunal de Grande instance de Paris contre le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin et Abdul Hafiz, l’ex-commandant de l’Onuci. Les plaignants ? Un collectif de pro-Ouattara, victimes des violences qui agitent le pays depuis la fin novembre.
Dans un exposé de cinq pages dont jeuneafrique.com a eu copie, Me Isabelle Coutant-Peyre – par ailleurs avocate d’Alassane Ouattara – accuse Choi Young-jin et le général Abdul Hafiz d’être restés passifs alors que les militants RHDP, la coalition qui a soutenu Alassane Ouattara, sont « tués, torturés, violés », notamment à Abobo et Yopougon.
« Aucune action concrète n’a été ordonnée pour protéger les civils, ni par monsieur Choi Young-jin, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU ni par le général Abdul Hafiz, commandant de la force de l’Onuci », écrit-elle. Alors que la résolution 1967 autorise la force onusienne à utiliser « tous les moyens nécessaires » pour « s’acquitter de son mandat ».
Mauvaise cible ?
« Ils se trompent de cible, commente un diplomate en poste à Abidjan, sous couvert d’anonymat. La résolution 1962 de l’ONU dit bien qui doit protéger la population ivoirienne : c’est l’État de Côte d’Ivoire. »
Pour sa part, la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire n’a souhaité faire aucun commentaire. Elle n’est pas encore informée de la procédure.
Cette plainte intervient au moment où, à l’issue du sommet d’Abuja (23-24 mars) la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a demandé une action plus forte de la communauté internationale, préconisant un renforcement du mandat de l’Onuci et des sanctions plus contraignantes pour le pouvoir de Laurent Gbagbo.
Portée la France, une résolution en ce sens fait actuellement l’objet de discussions entre les membres du Conseil de sécurité qui statuera prochainement sur la question.
Par ailleurs, le général Abdul Hafiz, en fin de mission, a été remplacé le 15 mars par le Togolais Gnakoudè Béréna, ancien chef d’état-major et conseiller à la présidence du Togo depuis 2009. Pour la Cedeao et un certain nombre de pays occidentaux, ce changement à la tête de l’Onuci est l’occasion de changer de stratégie sur le terrain. « Le but est de rendre cette force plus active dans la protection des civils contre les exactions des pro-Gbagbo », commente un diplomate.
Sur le terrain, la situation est plus contrastée : l’ONG Human Rights Watch a également fait état de répressions orchestrées par le commando invisible fidèle à Alassane Ouattara.
Selon le dernier décompte de l’ONU, la crise postélectorale en Côte d’Ivoire a fait 462 morts.
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