L’avenir libyen, entre solutions de sortie de crise et poursuite des frappes ciblées
Alors que l’Union africaine se réunissait pour tenter de trouver une sortie de crise en Libye, la coalition internationale a estimé que les frappes aériennes pourraient durer « des semaines », voire « des mois ».
Jean Ping tire la sonnette d’alarme, ce vendredi 25 mars au siège de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba : « La situation est d’une gravité extrême, tant pour ce pays que pour la région dans son ensemble. » Le président de la Commission de l’UA a réuni le comité chargé de plancher sur la crise en Libye, ainsi que des représentants de l’Union européenne et de la Ligue arabe. Une délégation gouvernementale libyenne dirigée par le secrétaire général du Congrès général du peuple, Mohamed Abou el-Kassim Zouaï est également présente. Mais pas de trace d’un quelconque délégué de la rébellion libyenne.
L’objectif de la réunion : « favoriser un échange de vues orienté vers l’action sur la situation en Libye et de rechercher les voies et moyens d’une sortie de crise rapide », selon Jean Ping.
« Plus le conflit se prolonge, plus le risque est grand, d’où l’urgence que revêt la recherche d’une solution durable à la crise, dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale de la Libye et dans celui des aspirations légitimes du peuple libyen. »
L’UA opposée à l’intervention militaire étrangère
Le comité de l’UA « a développé une feuille de route, à la fois réaliste et adéquate », qui propose « la cessation immédiate de toutes les hostilités, la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l’acheminement » de l’aide humanitaire et « la protection des ressortissants étrangers, y compris les travailleurs migrants africains », a rappelé Jean Ping.
La feuille de route prévoit également « la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des causes de la crise actuelle ». Jean Ping a aussi souligné que « l’UA a constamment souligné la légitimité des aspirations du peuple libyen à la démocratie ».
Le 19 mars dernier, l’UA avait par ailleurs appelé à la cessation de « toutes les hostilités » au lendemain des premières frappes aériennes lancées sur la Libye par la coalition internationale. L’UA est opposée à l’ « intervention militaire extérieure » actuellement en cours.
"La solution sera politique"
Mais la coalition, dirigée par dirigée par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, a accentué la pression sur les pro-Kadhafi, avec de nouvelles frappes aériennes dans la nuit de jeudi à vendredi. Des avions de combat britanniques ont tiré des missiles sur des véhicules blindés qui « menaçaient » des civils à Ajdabiya, ville de l’est du pays reprise aux mains des insurgés par les pro-Kadhafi, a annoncé le ministère britannique de la Défense.
« Nous avons attaqué et détruit des installations extrêmement importantes sur la deuxième base aérienne du pays », a de son côté rapporté le chef d’état-major français Édouard Guillaud.
Il a indiqué qu’il « pensait » que les opérations alliées en Libye se prolongeraient : « Je doute que ce soit en jours, je pense que ce sera en semaines, j’espère que ce ne sera pas en mois. » « Il n’y aura pas d’enlisement militaire au sens strict du terme car évidemment la solution est politique », a-t-il jugé.
Enfin, l’Otan devrait prendre le contrôle des opérations, après un compromis trouvé avec la coalition internationale. (avec AFP)
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