Des militaires burkinabè tirent et pillent dans les rues de Ouagadougou

Des soldats burkinabè sont descendus dans les rues de Ouagadougou dans la nuit de mardi à mercredi et ont tiré des coups de feu en l’air. Cinq d’entre eux ont été condamnés dans une « affaire de moeurs ».

Soldats à Ouagadougou le 11 décembre 2007. © AFP

Soldats à Ouagadougou le 11 décembre 2007. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 24 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Scènes inhabituelles dans les rues de Ouagadougou dans la nuit de mardi à mercredi. À partir de 22 heures, des soldats ont quitté deux camps militaires de la capitale burkinabè en tirant en l’air à l’arme légère. Les premiers ont quitté le camp Sangoulé Lamizana à Goughin (ouest de la ville) pour rallier le camp Guillaume Ouédraogo, principale garnison du pays en plein cœur de la ville où d’autres soldats les ont rejoints.

Selon des témoins, les troubles ont duré environ cinq heures et ont fait « une dizaine » de blessés selon le ministre de la Défense Yéro Boly, qui a appelé « au calme et à la retenue et invite les populations à vaquer normalement à leurs occupations ». Mais ces consignes n’ont pas été suivies : la capitale a tourné au ralenti mercredi et avait même des airs de ville morte dans l’après-midi, avec ses commerces et ses services publics fermés.

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Plusieurs commerces situés sur leur parcours ont été pillés. « Je n’arrive pas à comprendre que des hommes en tenue me fassent ça. Ils ont cassé mes boutiques, ils ont tout pillé, ordinateurs, téléphones portables, même les accessoires. Il y a un soldat qui a laissé son arme ici », déclarait un commerçant mercredi. Des commerçants ont brûlé des pneus sur la voie publique en signe de protestation.

"Manifestation de solidarité"

Selon un haut responsable de l’armée, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat, les soldats entendaient protester contre une « décision de justice » qu’ils ont « jugée trop dure ».

Mardi la justice « a condamné quatre soldats à 15 mois ferme et le principal accusé à 18 mois ferme pour une affaire de mœurs, parce qu’ils ont battu un civil qui faisait la cour à la femme » d’un des condamnés, a indiqué cette source.

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Ce jugement « signifie que les condamnés sont radiés de l’armée, d’où la manifestation de désapprobation de leurs camarades. C’est une manifestation de solidarité de quelques soldats », a-t-elle ajouté.

La radio nationale burkinabè a affirmé que des soldats protestataires s’étaient rendus dans la nuit au domicile privé du ministre de la Défense pour le saccager, ce qu’a démenti une autre source à l’état-major.

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« Le calme est revenu, les soldats ont été sensibilisés, ils ont compris. Tout est rentré dans l’ordre. On est en train de ramasser les armes », a affirmé cette source. Les cinq soldats condamnés, dont un sous-officier, ont fait appel du jugement mercredi.

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