La coalition internationale veut mettre l’armée libyenne hors d’état de nuire
Selon la coalition internationale qui mène l’intervention en Libye, les défenses antiaériennes de l’armée libyenne ont été « fortement endommagées » et la zone d’exclusion aérienne est effective. Elle veut désormais s’en prendre au commandement et au ravitaillement des troupes.
L’aviation libyenne a déjà été rendue inoffensive, mais la coalition internationale ne veut pas s’arrêter là.
La première phase de frappes aériennes, qui a vu des avions de combat et des missiles infliger de sévères dommages aux défenses antiaériennes libyennes, est un « succès » a affirmé l’amiral Michael Mullen, le plus haut gradé de l’armée américaine dimanche. Des « systèmes clés de la défense antiaérienne et des sites de missiles SAM près de Tripoli, de Misrata, et de Syrte », a-t-il ajouté. La « zone d’exclusion aérienne » est désormais en place a affirmé le commandement américain.
Un bâtiment détruit à Tripoli
Selon lui, les troupes du colonel Kadhafi ont arrêté d’avancer vers Benghazi, le fief des insurgés libyens. Il faut dire que plusieurs véhicules de l’armée libyenne ont été détruits près de Benghazi depuis vendredi.
Mais la coalition, menée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ne veut visiblement pas s’arrêter là. Elle a détruit un bâtiment administratif dans le complexe où réside le « Guide » libyen à Tripoli car il abriterait un centre de « commandement et de contrôle ».
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates s’est toutefois prononcé contre une frappe ciblant directement Mouammar Kadhafi. Les opérations n’ont pas pour objectif de « chasser Kadhafi du pouvoir » mais de « protéger les civils », a rappelé l’amiral Mullen.
Réserves de la Ligue arabe
La prochaine étape consistera à attaquer les lignes de ravitaillement des pro-Kadhafi pour limiter leur capacité à se battre, selon l’amiral Mullen. « Ses forces sont plutôt éparpillées entre Tripoli et Benghazi et nous allons essayer de couper le soutien logistique à partir de demain », a-t-il déclaré dimanche.
La résolution 1973 de l’ONU, base juridique de cette intervention, prévoyait la mise en place d’une « zone d’exclusion aérienne » et d’intervenir uniquement pour « protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque » de la Jamahiriya libyenne.
Mais selon la coalition internationale, l’armée libyenne a immédiatement violé le cessez-le-feu que Tripoli a annoncé à deux reprises, vendredi et dimanche soir. Ce cessez-le-feu est « un mensonge » a réagi Tom Donilon, le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale.
L’Italie, la Belgique et l’Espagne ont annoncé leur participation à l’opération, tout comme le Qatar et les Émirats arabes unis.
Mais la Ligue arabe, qui avait été invitée à participer aux sommets destinés à préparer l’intervention, a pris ses distances avec les opérations dimanche, critiquant des bombardements qui s’écartaient « du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne ».
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