Algérie : les jeunes ne marchent pas

Grosse désillusion pour les organisateurs de la marche de la jeunesse du 19 mars, initiée via Facebook, qui a rassemblé très peu de participants. Même scénario pour la manifestation de la Coordination nationale pour le changement démocratique et celle des anciens combattants de la Coordination nationale des enfants de moudjahidines en cette date anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie.

Un manifestant encerclé par la police, le 19 mars 2011 à Alger. © AFP

Un manifestant encerclé par la police, le 19 mars 2011 à Alger. © AFP

Publié le 20 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Alger cherche marcheurs désespérément. L’appel à manifester lancé sur Facebook par un groupe de jeunes à l’occasion du 19 mars n’a pas trouvé écho dans les rues de la capitale algérienne. Le matin, ils étaient tout juste une vingtaine à se présenter sur l’esplanade de la Grande Poste, point de départ de la marche qui devait aboutir devant le siège de la présidence de la République. Sur place, un important dispositif policier avait été installé dès le levé du jour.

« Impossible de manifester dans ces conditions. Il doit y avoir une soixantaine de policier pour chaque manifestant », relève avec dépit Samir, un des initiateurs de la « Marche de la jeunesse ». Le jeune homme, accompagné de trois amis, préfère s’attabler à une terrasse de café pour attendre d’éventuels participants. Vers 10 h 30, ils tentent de donner le coup d’envoi en scandant des slogans contre le régime. La procession fera tout juste quelques mètres avant d’être stoppée net par un mur de policiers antiémeute.

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Dispersion rapide

Les manifestants sont dispersés dans le calme. Mais un autre groupe s’élance dans une rue perpendiculaire. À sa tête, un manifestant brandi une pancarte : « régime infréquentable ». Nouvelle intervention de la police. La quinzaine de manifestants est confinée dans un espace de quelques mètres carrés. L’opération de « dispersion » est très rapide. Le trafic automobile est rétabli en quelques minutes. La situation rentre dans l’ordre aux environs de midi. Aucune interpellation n’est signalée.

Samir dresse un premier bilan : « Il est vrai que nous n’avons pas pu marcher. Mais il faut reconnaitre aussi que les autorités ont prit notre appel très au sérieux. C’est un bon signe », estime-t-il. En fait, les jeunes « Facebookeurs » ne sont pas les seuls à avoir subi un revers. Place du 1er Mai, la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) a tout juste réussi à regrouper quelques dizaines de manifestants pour sa « traditionnelle » marche du samedi.

Et aucune personne n’a répondu non plus à l’appel de la Coordination nationale des enfants de moudjahidines (anciens combattants). En ce 19 mars 2011, date anniversaire de proclamation du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, les Algérois ont préféré se rendre en masse au parc des expositions des Pins Maritimes où se tient la 14e édition du Salon de l’automobile d’Alger.

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