Présidentielle béninoise : Yayi vainqueur par KO, mais Houngbédji résiste

Le président béninois sortant Boni Yayi a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle dès le premier tour par la commission électorale, contre toute attente. Son principal rival, Adrien Houngbédji, conteste ces résultats et prépare une riposte.

Le président béninois sortant Boni Yayi (à g.) et son principal rival Adrien Houngbédji. © AFP

Le président béninois sortant Boni Yayi (à g.) et son principal rival Adrien Houngbédji. © AFP

Publié le 19 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Habituellement cité en exemple pour sa maturité démocratique lors de chaque élection présidentielle, le Bénin contrevient à cette règle en cette édition de 2011. Déjouant tous les pronostics, le président sortant, Boni Yayi, a été officiellement déclaré vainqueur, hier, à l’issue du premier tour de la présidentielle du 11 mars dernier. Il a obtenu plus de 53% des voix contre 35% à Adrien Houngbédji, son principal adversaire, a déclaré le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Joseph Gnonlonfoun. D’autres membres de la Cena, proches de l’opposition, dénoncent une annonce « unilatérale ».

« Serein et certain d’être en tête avec 44 % des voix », avant l’annonce des résultats, Adrien Houngbédji prépare la riposte. Voie juridique ou marches de protestation, « nous n’allons pas nous laisser voler notre victoire », a-t-il déclaré à jeuneafrique.com avant de dénoncer « des fraudes massives notamment dans le nord du pays ».

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Boni Yayi fait le plein dans le Nord

« Ce score nous a surpris mais il traduit une réalité politique que l’opposition ne supporte pas : Boni Yayi est populaire et a su valoriser le bilan de son premier mandat », réplique un proche du chef de l’Etat. A l’analyse du scrutin, le président a fait le plein des voix dans le Nord (35 % de l’électorat), d’où il est originaire, et a obtenu des résultats plus qu’honorables dans le Sud. De ce point de vue, cette victoire de 2011 s’est en partie en jouée en 2008, lors des élections locales.

Le président s’est assuré la présence d’élus sur l’ensemble du territoire, contrairement à son adversaire essentiellement implanté dans les départements de l’Ouémé, du Littoral et de l’Atlantique.

Ce climat de vives tensions intervient après le report à deux reprises du scrutin et à l’issue d’un processus électoral chaotique. La nouvelle Liste électorale permanente informatisée (Lepi) fait l’objet de vives contestations de la part de l’opposition qui estime à environ 700 000, le nombre d’électeurs omis sur un total de 3,5 millions inscrits. « Après la fraude artisanale, nous sommes passés à la fraude industrielle et informatique », dénonce Lehady Soglo, le président de la Renaissance du Bénin (RB), parti allié à Adrien Houngbédji. En 2006, lors de la précédente présidentielle, 4,2 millions d’électeurs avaient été appelés aux urnes. « La Lepi est conforme à la démographie du pays et a mis fin aux arrangements traditionnels. La biométrie a permis de nettoyer la liste en rendant impossible, par exemple, les doubles inscriptions », assure l’un des principaux conseillers du chef de l’Etat.

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Cette séquence traduit une nouvelle fois le clivage persistant entre un chef de l’Etat, nouveau venu en 2006, qui n’a jamais su – ou pu – nouer un dialogue apaisé avec le reste de la classe politique béninoise. Entre les deux camps, les positions semblent figées et l’acrimonie est permanente.

 

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