Côte d’Ivoire – Cameroun : le mystère des conteneurs de l’Onuci
Des conteneurs de l’Onuci bloqués à Douala ont alimenté les soupçons de trafic d’armes vers la Côte d’Ivoire. Mais après inspection, plusieurs camions ont déjà repris leur route. Le reste ne devrait pas tarder.
Dix-huit des 60 conteneurs onusiens suspectés de transporter des armes vers la Côte d’Ivoire ont pu reprendre leur chemin, après une halte forcée d’environ deux semaines à Douala, au Cameroun. L’inspection de leurs cargaisons, les 15 et 16 mars, n’a pas permis de confirmer les soupçons de trafic d’armes de guerre qui pesaient sur eux, contrairement à ce que laissaient croire plusieurs articles publiés dans la presse locale et ivoirienne.
Tout commence le 4 mars à Garoua Boulaï (Est), lorsqu’une patrouille mixte police-gendarmerie découvre, au cours d’un contrôle de routine, 30 gros-porteurs transportant quelque 60 conteneurs frappés du sigle des Nations unies. En provenance de Ndjamena, au Tchad, les camions convoient des colis destinés à l’Onuci, en Côte d’Ivoire.
Présence d’un trafiquant d’arme
Face aux déclarations contradictoires des chauffeurs, dont certains affirment transporter du coton, tandis que d’autres déclarent du matériel militaire, les cargaisons sont saisies et dirigées, sur instruction de la présidence de la République et sous forte escorte, vers le port de Douala. Les soupçons de la police sont également alimentés par la présence, aux abords de l’endroit où sont immobilisés les conteneurs, d’un ressortissant libanais, trafiquant d’armes, qui aurait infiltré la cargaison initiale de l’ONU.
L’hypothèse de trafic d’armes est d’autant plus plausible que, selon la police, « certains conteneurs ne sont pas frappés du sigle de l’ONU ». Qui plus est, les responsables de l’ONU et la société Transafrique (transporteur ayant affrété les camions impliqués dans l’opération) rejettent toute idée d’ouverture des conteneurs, préconisée par les responsables de la sécurité de la région littorale. Ils estiment que « toutes les règles de droit ont été respectées de Ndjamena à Douala ».
Vendredi, quarante-deux autres conteneurs restaient immobilisés à l’esplanade du Groupement mobile d’intervention numéro 2, l’unité d’élite de la police camerounaise Mais des sources militaires se veulent rassurantes. « Si 18 conteneurs ont été libérés, cela veut dire qu’il n’y a eu plus de peur que de mal », conclut un responsable de la sécuritaire militaire chargé de l’affaire.
Clarisse Juompan, envoyée spéciale à Douala
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