De la transe à la danse : à la découverte du bassin méditerranéen
Ziya Azazi et Taoufiq Izeddiou se produisent les 17 et 18 mars au Centre national de la danse, invités par les Burkinabè Salia Sanou et Seydou Boro dans le cadre de leur carte blanche « De l’autre côté… le bassin méditerranéen ».
Un labyrinthe carré marqué au sol. À son centre, des étoffes soyeuses. Rouge, blanc, noir. Trois jupes pour un danseur, Ziya Azazi, qui déconstruit et réinterprète la danse des derviches tourneurs. C’est à un moment de grâce que nous convie ce chorégraphe turc dans sa pièce Dervish composée de deux solos.
Successivement, Ziya Azazi joue avec la matière et le mouvement, la vitesse et la lumière, et invente une danse qui flirte avec l’acrobatie du hip-hop, le contemporain et la traditionnelle samâ des derviches. Beauté éphémère et fragile, l’ondulation des étoffes virevolte vers l’émotion et l’extase. Ziya Azazi se joue de la gravité et teste ses propres limites.
Titiller la tradition
Tout comme lui, Taoufiq Izeddiou réinterprète la transe. Ces deux danseurs questionnent, chacun à leur manière, mais toujours dans un langage contemporain, la tradition. Celle des derviches tourneurs pour le Turc et celle des gnawas pour le Marocain. Dans Aléeff, Taoufiq Izeddiou, qui dirige le Festival international de la danse contemporaine à Marrakech, s’interroge : « C’est quoi ta danse ? C’est quoi ma danse ? Moi, Marocain ? Moi, Africain ? Moi, méditerranéen ? Moi, arabe ? Moi, citoyen du monde ? Moi et l’autre ? »
À travers l’afrobeat du Nigérian Fela Kuti, il renoue avec son africanité et passe, replié sur lui-même, la tête baissée et yeux fermés, de la transe à l’univers gnawa. « Pour moi, c’est Fela qui incarne le mieux l’Afrique, par sa musique, son engagement révolutionnaire… Son chant est le seul qui me permet de passer de la transe à la danse », explique l’artiste curieux de connaître l’avis du public sur ce qu’il fait.
Ziya Azazi et Taoufiq Izeddiou sont invités, comme quatre autres artistes (Ilyas Odman, Meryem Jazouli, Malek Sebai et Sondos Belhassen) par Salia Sanou et Seydou Boro à présenter leurs travaux au Centre national de la danse, les 17 et 18 mars. Avec la complicité du Tunisien Radhouane El Meddeb, les Burkinabè qui dirigent le Centre de développement chorégraphique « La Termitière » à Ouagadougou invitent les spectateurs à déambuler de studios en plateaux à la rencontre des danseurs originaires de Turquie, de Tunisie et du Maroc que l’on pourra retrouver en partie à Caen, du 28 mars au 02 avril, à l’occasion du festival Danse d’ailleurs.
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De l’autre côté… le bassin méditerranéen. Carte blanche à Salia Sanou et Seydou Boro, au Centre national de la danse, 1 rue Victor Hugo, à Pantin. Renseignements sur www.cnd.fr
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