Libye : la France annonce des frappes contre l’armée de Kadhafi dans « quelques heures »
Le gouvernement français a annoncé que des frappes militaires contre la Libye seraient mises en œuvre dans les prochaines heures et que son aviation y participerait. Le Qatar de son côté a déclaré sa participation à l’établissement de la zone d’exclusion aérienne.
L’application de la résolution votée par le Conseil de sécurité des Nations unies à New York jeudi soir ne devrait pas traîner. Les premières frappes militaires contre l’armée libyenne devraient intervenir « dans quelques heures », a assuré vendredi en début de matinée le gouvernement français, qui avait présenté cette résolution avec le Royaume-Uni et le Liban.
« Les frappes auront lieu rapidement », a déclaré le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement français François Baroin sur la radio RTL. « Les Français, qui étaient aux avant-postes de cette demande [d’intervention], seront naturellement cohérents avec l’intervention militaire, donc ils participeront », a-t-il ajouté. Il a toutefois refusé de préciser « quand, comment, sur quelles cibles, sous quelles formes ».
"Rôle de la Ligue arabe"
Le Qatar a également annoncé officiellement sa participation à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, destinée à empêcher l’utilisation de l’aviation libyenne contre les insurgés, vendredi matin. « Le Qatar a décidé de contribuer aux efforts destinés à faire cesser le bain de sang et à protéger les civils en Libye », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari.
Il s’agit du premier pays arabe à se joindre officiellement aux efforts contre l’armée de Mouammar Kadhafi. Pour les Occidentaux, ce soutien est crucial pour éviter d’apparaître comme une force néocoloniale.
Sur RTL, François Baroin a d’ailleurs salué « le rôle de la Ligue arabe », sans laquelle « il aurait probablement été difficile de faire bouger la communauté internationale ».
Déçu par l’Allemagne
Baroin a aussi mis en avant « le rôle puissant joué par le président de la République Nicolas Sarkozy et par la France […] qui aujourd’hui avec la Grande-Bretagne a organisé le mouvement de la communauté internationale autour d’une intervention militaire ».
Il a affirmé que les États-Unis avaient longtemps été « sur une position un peu d’attente, d’attentisme » et a critiqué l’Allemagne, qui s’est abstenue lors du vote de la résolution du Conseil de sécurité jeudi soir (comme la Russie et la Chine notamment). « On était déçus déjà au Conseil européen de ne pas avoir vu les Allemands nous accompagner avec les Britanniques dans cette démarche », a-t-ajouté.
Implication de l’Otan ?
La Norvège s’est en revanche dit décidée « à contribuer à l’opération » sans toutefois préciser de quelle manière. Le Danemark a pour sa part annoncé qu’il allait demander « le plus rapidement possible » l’autorisation de son Parlement de mettre « des avions F-16 » à disposition de la coalition internationale.
Enfin l’Otan devait se réunir vendredi matin à 10h30 (9h30 GMT) pour définir son rôle dans l’opération. La porte-parole de l’organisation a déjà indiqué qu’il faudra « que soit démontrée la nécessité pour l’Alliance d’agir, qu’il y ait un soutien régional ferme et une base juridique claire » avant toute opération l’impliquant.
Seif el-Islam n’a "pas peur"
« Nous sommes dans notre pays et avec notre peuple. Et nous n’avons pas peur », a déjà répliqué le fils du colonel Kadhafi, Seif el-Islam, sur la chaîne américaine ABC.
Il a qualifié la résolution du Conseil de sécurité d’« injuste » parce « qu’il n’y avait pas de frappes aériennes contre les civils ». « Avons-nous vu une seule perte parmi les civils ? Même les terroristes ou les gens armés, ils se rendent tout simplement. Il n’y a donc pas eu de bain de sang en Libye », a-t-il affirmé. (Avec AFP)
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