Le Conseil de sécurité de l’ONU se prononce ce jeudi sur la zone d’exclusion aérienne en Libye
Les forces loyalistes se rapprochent du fief des insurgés en Libye et promettent un assaut imminent. La communauté internationale tarde à réagir, mais la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pourrait être décidée aujourd’hui à l’ONU.
Le projet de résolution est prêt. Après sept heures d’âpres négociations au siège des Nations unies, un texte a enfin été mis au point par les diplomates. Il prévoit une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
« Il y a un projet de résolution qui a été mis au point et qui a tenu compte d’un certain nombre d’observations. Mais cela ne veut pas dire qu’il est gravé dans le marbre », a souligné un diplomate onusien, selon lequel les quinze pays membres peuvent encore modifier le texte.
Peu avant la fin des discussions, l’ex-ambassadeur libyen à l’ONU, qui avait fait défection au régime de Mouammar Kadhafi au début de la révolution, a insisté pour que les choses s’accélèrent : « Nous allons voir un vrai génocide si la communauté internationale n’agit pas rapidement », a-t-il dit, demandant hier soir qu’une décision soit prise « dans les dix heures ».
C’est donc ce jeudi 17 mars que tout va se jouer. Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU doivent voter pour ou contre le projet de résolution, qui peut encore être changé au dernier moment pour emporter le consensus.
Politique de la terre brûlée
Sur le terrain, Mouammar Kadhafi semble en confiance. Son fils Seif el-Islam a affirmé mardi qu’ « il serait trop tard » pour une intervention de la communauté internationale, estimant que « tout serait terminé dans quarante-huit heures ».
Les troupes armées se rapprochent en effet du bastion des insurgés, à Benghazi. La ville d’Ajdabiya, dernier verrou des rebelles, a été « purgée » des insurgés, a annoncé mercredi soir la télévision d’État libyenne.
Les forces loyalistes sont parvenues à reprendre une grande partie des villes tombées aux mains des contestataires, ces derniers jours, les repoussant inexorablement vers l’est. Les combats à Ajdabiya ont fait de nombreux blessés, et au moins 26 morts – essentiellement des civils – en deux jours, affirment des médecins.
Les pro-Kadhafi contrôlent désormais la route entre les villes d’Ajdabiya et de Benghazi. Le régime a annoncé avoir repris le contrôle de ce nœud de communication tandis que les combats se poursuivaient dans la ville et aux alentours.
« Ils pratiquent la politique de la terre brûlée », a dénoncé Jamal Mansour, commandant des rebelles dans la ville d’Ajdabiya. « Les chars bombardent de manière intense et soutenue, et plus tôt il y a eu des raids aériens. Mais maintenant les révolutionnaires ont réussi à prendre sept chars à ces chiens, et si Dieu le veut, nous allons l’emporter. »
Dans l’Ouest, les insurgés ont déclaré être toujours maîtres de Misrata (150 km à l’est de Tripoli), malgré une offensive meurtrière des pro-Kadhafi. Les forces régulières ont aussi attaqué à l’arme lourde la localité de Zenten, au sud-ouest de Tripoli. « Il y a des tirs de chars et des tirs de missiles Grad, ainsi que des accrochages à l’arme légère », a déclaré un témoin au téléphone. (avec AFP)
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