Côte d’Ivoire : de Ouattara à Gbagbo, une dernière main tendue

Alors que Laurent Gbagbo perd du terrain et que la guerre civile menace d’éclater à nouveau en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a lancé mardi soir au président sortant un appel à saisir sa « dernière chance » pour une « sortie de crise pacifique et honorable ». Tout en promettant de former un gouvernement d’union nationale.

Alassane Ouattara, le 10 mars 2011 à Addis-Abeba. © AFP

Alassane Ouattara, le 10 mars 2011 à Addis-Abeba. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 16 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Alassane Ouattara s’est exprimé le premier. Alors qu’on attendait son rival, Laurent Gbagbo sur la RTI, c’est finalement le président élu qui a délivré une « adresse à la nation » sur sa propre chaîne de télévision, TCI. Debout, en costume sombre, le drapeau ivoirien à ses côtés, il a d’abord invité calmement le président sortant à quitter le pouvoir.

« Il est temps » que Gbagbo, qui vient de perdre le soutien de l’Afrique du Sud, « accepte de se conformer à la volonté des Ivoiriens et de l’Union africaine », qui a réaffirmé la légitimité de Ouattara la semaine dernière, a d’abord indiqué le président élu. « Il doit comprendre qu’il s’agit pour lui et ses proches de sa dernière chance pour une sortie de crise pacifique et honorable », a-t-il ajouté.

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"Réapprendre à vivre ensemble"

Rassembleur, Ouattara a une nouvelle fois marqué sa volonté de « former un gouvernement d’union et de réconciliation, avec toutes les forces nationales, y compris le Front populaire ivoirien [FPI, parti de M. Gbagbo, NDLR] ». « Il est impérieux que nous réapprenions à vivre ensemble », a-t-il souligné, insistant sur sa volonté d’être « un président de tous les Ivoiriens » et « pas d’une partie des Ivoiriens contre une autre ».

Dans cette opération de séduction, Ouattara n’oublie pas les forces armées, dont les cadres sont en majorité fidèles au président sortant malgré de nombreuses défections. « Il n’est pas trop tard, mettez-vous à la disposition de la patrie », a-t-il lancé aux militaires. Mais il ne parle pas d’amnistie.

Il annonce en revanche la création « dans les meilleurs délais » d’une « commission Vérité et Réconciliation », notamment pour indemniser les victimes des violences. Avant de conclure son allocution par un « appel au sursaut ivoirien », promettant que la « volonté de changement ne sera pas déçue ». Alors que la guerre civile reprend progressivement en Côte d’Ivoire, la réponse de Laurent Gbagbo est désormais attendue. La vraie surprise serait qu’il mette un terme à la fuite en avant qui est la sienne depuis le 28 novembre et l’éclatement de la crise postélectorale. (Avec AFP)
 

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