Libye : les forces de Kadhafi s’apprêtent à prendre possession d’Ajdabiya
La bataille semble perdue d’avance mais les insurgés libyens s’accrochent à la ville d’Ajdabiya, que les forces fidèles au colonel Kadhafi ont commencé à bombarder depuis ce matin.
Raid aérien, combats à l’arme lourde, bombardements et tirs de roquettes… les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi se sont employées à pilonner les insurgés qui protégeaient la ville d’Ajdabiya dans l’est libyen, tuant au moins trois d’entre eux et blessant au moins 15 personnes, selon des médecins. Des avions ont largué des tracts annonçant : « Nous arrivons pour vous libérer des terroristes et des agents vendus. » Les mêmes tracts préviennent que les troupes gouvernementales fouilleront la ville maison par maison pour en extirper les « rats » après la prise de la ville.
Depuis la fin de la matinée ce mardi 15 mars, de nombreux tirs de batteries antiaériennes résonnaient à l’ouest de la ville, nœud de communication stratégique à 160 km du fief de l’opposition à Benghazi, et désormais en première ligne des combats entre forces gouvernementales et rebelles. Le poste de contrôle de la ligne de front se trouve désormais à moins d’une dizaine de kilomètres à l’ouest d’Ajdabiya, tandis que les insurgés attendent sur la place centrale l’arrivée inéluctable des forces gouvernementales.
"Il va tous nous massacrer"
La télévision libyenne a déjà pris les devants en affirmant que la ville était reprise par les autorités, mais des journalistes confirment que les insurgés sont toujours là et que certains montent des barricades.
« Nous sommes des civils. Que pouvons-nous faire contre des armes lourdes ? Contre des chars, des roquettes Grad et des navires de guerre ? », demandait le docteur Souleiman al-Abeidi, venu de l’hôpital d’Al-Baïda, pour aider l’insurrection. « Donnez-nous des chars, donnez-nous des avions, et nous ferons la besogne nous-mêmes. À moins que l’Otan n’intervienne, il va tous nous massacrer […] Nous voulons une zone d’exclusion aérienne et des frappes chirurgicales. Personne en Libye ne dira rien contre ça. Nous voulons que l’Otan frappe les bases de Kadhafi. »
Les Occidentaux et les Russes, réunis au sein du G8 à Paris, ont écarté l’option militaire défendue en vain par la France et le Royaume-Uni, prenant acte de leurs divisions. (Avec AFP)
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