E. Collas : « Le meilleur hommage à Édouard Glissant, c’est de rendre vivante sa pensée »

Emmanuelle Collas, directrice des éditions Galaade et coordinatrice de l’hommage* rendu à Édouard Glissant par le Salon du livre de Paris 2011 (18-21 mars), nous raconte dans quel état d’esprit elle a organisé cet événement. Et comment il a été conçu.

Emmanuelle Collas, présidente et directrice éditoriale de Galaade Éditions, le 23 mars 2010. © Georges Seguin

Emmanuelle Collas, présidente et directrice éditoriale de Galaade Éditions, le 23 mars 2010. © Georges Seguin

Publié le 16 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com : Comment rend-on hommage à quelqu’un comme Édouard Glissant ?

Emmanuelle Collas : C’est une question difficile car pour moi comme pour tous les proches d’Edouard, on n’est pas encore dans le temps du deuil. Nous sommes toujours dans la perte et nous essayons de comprendre comment on va faire, travailler, vivre maintenant qu’il n’est plus là. J’ai connu Glissant par son œuvre. Puis, j’ai eu le privilège de travailler avec lui. J’ai publié quelques-uns de ses tout derniers livres (10 mai. Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, L’Intraitable Beauté du monde. Adresse à Barack Obama et Une Anthologie de la poésie du Tout-Monde).

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Ce travail s’est fait dans une fusion totale, alors que lui, il était à New York et moi, à Paris. Vous comprendrez donc combien il a été difficile pour moi d’organiser cet événement-hommage souhaité par le Salon du livre. En même temps, c’était un honneur. Je l’ai préparé avec Sylvie Glissant [veuve d’Édouard Glissant, NDLR]. Nous sommes partis de l’idée que le meilleur hommage que l’on pouvait rendre à Édouard, c’était de rendre sa pensée vivante.

Comment s’articulera la manifestation ?

Tout d’abord, elle va durer une petite heure. Une dizaine de ses amis proches dont Antoine Raybaud, Claudio Magris, Patrick Chamoiseau, Manthia Diawara, François Noudelmann et Edwy Plenel, vont prendre la parole. Chacun des intervenants aura trois à quatre minutes pour évoquer la relation qu’il avait nouée avec Glissant, la découverte de sa pensée… Chacun le fera à sa façon, qui en donnant lecture d’un poème, qui en racontant ses souvenirs.

Vous avez travaillé avec Glissant. Quel genre d’auteur était-il ? Anxieux, impatient ou tout simplement « cool » ?

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C’était surtout un auteur exigeant. Il savait exactement ce qu’il voulait, mais cela ne l’empêchait pas d’écouter avec attention les avis des éditeurs. L’édition lui servait d’outil pour mettre en scène sa pensée, sa vision du monde. Pour l’éditrice que je suis, c’était chaque fois un voyage dans le dépassement de soi, une aventure formidable de connaissances. Édouard, c’était aussi un homme de projets. Il en a eu jusqu’au bout !

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Propos recueillis par Tirthankar Chanda.

* Jeudi 17 mars à 20 heures, au Salon du livre de Paris (Parc des Expositions, Porte de Versailles)

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