Pas d’accord du G8 sur une intervention militaire en Libye

La France a admis n’avoir « pas convaincu » les autres grandes puissances du G8 de la nécessité d’une intervention militaire contre les forces de Mouammar Kadhafi en Libye.

Alain Juppé et Hillary Clinton à Paris, le 14 mars. © AFP

Alain Juppé et Hillary Clinton à Paris, le 14 mars. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 15 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

« Pour l’instant, je ne les ai pas convaincus », a admis le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé sur la radio Europe 1.

Lundi soir, lors d’un dîner avec ses homologues des États-Unis, Russie, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Japon, il a plaidé une nouvelle fois pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et des frappes ciblées en Libye, pour aider les insurgés à résister contre l’assaut des forces de Mouammar Kadhafi.

la suite après cette publicité

"Nous avons peut-être laissé passer une chance"

Il semblait résigné à l’idée que Benghazi, le fief de l’insurrection, ne retombe entre les mains du dictateur. « Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens militaires [de l’empêcher] puisque la communauté internationale n’a pas décidé de s’en doter », a-t-il déclaré.

Avec des regrets, Alain Juppé a affirmé : « Si nous avions utilisé la force militaire la semaine dernière pour neutraliser un certain nombre de pistes d’aviation et les quelque dizaines d’avions dont [Mouammar Kadhafi] dispose, peut-être que le renversement qui se produit actuellement en défaveur de l’opposition ne se serait pas produit. »

« Nous avons peut-être laissé passer une chance de rétablir la balance », a-t-il ajouté.

la suite après cette publicité

À Tripoli, le « Guide » libyen se délecte de l’avancée de ses troupes. Les rebelles « n’ont plus d’espoir, désormais c’est une cause perdue pour eux », a-t-il déclaré au quotidien italien Il Giornale. Pour les insurgés, il n’y a que « deux possibilités : se rendre ou fuir », prophétise-t-il.

« Kadhafi marque des points », a concédé Alain Juppé. Mais le chef de la diplomatie française a affirmé que d’autres mesures allaient être prises par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui tient une réunion ce mardi. Parmi celles-ci, « un embargo maritime » ou encore « une zone d’exclusion aérienne […] même s’il n’y a pas de consensus là-dessus ».

la suite après cette publicité

Convaincu que tout ceci « ne peut pas se faire si les pays arabes ne prennent pas pleinement leurs responsabilités », il a affirmé que le président français Nicolas Sarkozy, allait organiser une rencontre en tant que président du G8/G20 avec la Ligue arabe et l’Union africaine. (Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Les autorités françaises ont délivré un visa de 48 heures à Ali Triki. © AFP

Libye : un émissaire de Kadhafi refoulé à Paris

Contenus partenaires