Côte d’Ivoire : Abdou Diouf évoque une possible « opération militaire » contre Gbagbo

Dans une émission radiophonique, le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, a appelé le président ivoirien Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Il demande également au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre ses responsabilités, se disant favorable à une éventuelle intervention militaire pour éviter la guerre civile.

Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF, le 15 octobre 2010 à Montreux. © AFP/Archives/Joel Saget

Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF, le 15 octobre 2010 à Montreux. © AFP/Archives/Joel Saget

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 14 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Après des mois de silence sur la crise postélectorale ivoirienne, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a finalement lancé un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il chasse Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d’Ivoire et y installe le président élu Alassane Ouattara.

« Je demande que le Conseil de sécurité prennent ses responsabilités pour que force reste à la légalité internationale et à la loi nationale qui a élu Alassane Ouattara », a lancé dimanche M. Diouf dans une émission de Radio France Internationale (RFI), TV5Monde et le quotidien Le Monde. « Nous sommes dans une impasse politique parce que du point de vue juridique et légal, les choses sont claires : M. Ouattara a gagné les élections et l’Union africaine vient encore de le dire », a-t-il précisé.

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"Fuite en avant"

« Il ne faut pas qu’on laisse s’installer cette guerre civile. Elle commence. Il faut qu’on l’arrête », a ajouté Abdou Diouf, qui a dit fonder « beaucoup d’espoirs » dans les sanctions déjà prises par la communauté internationale contre le camp Gbagbo. Mais il s’est également prononcé pour une « solution plus radicale et plus rapide », et a évoqué la possibilité d’une « opération militaire » – à l’instar du projet que les pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avaient formulé.

Pour Diouf, Gbagbo « est actuellement dans une fuite en avant » et « finira devant la Cour pénale internationale ». « Le temps ne joue pas pour lui car il est en train de gouverner un pays exsangue […] Je ne vois pas où est la victoire dans cette situation », a-t-il encore ajouté, avant de s’adresser solennellement au président ivoirien sortant. « Il faut que tu acceptes de quitter le pouvoir dans l’honneur et la dignité », lui a -t-il dit, avant de lui demander « d’avoir pitié de [son] peuple qui est en train de souffrir ». L’Union africaine (UA), qui a reconnu une nouvelle fois jeudi la victoire d’Alassane Ouattara, n’a pas encore dit quelles mesures elle comptait prendre.

Le secrétaire général de l’OIF a par ailleurs rejeté l’idée d’une « solution à la kényane ou à la zimbabwéenne » comme solution à la crise ivoirienne, mais a souhaité – comme le panel de l’UA – que Ouattara forme un « gouvernement d’union nationale ». Il s’est enfin dit « déçu » par les forces armées ivoiriennes, toujours sous le contrôle de Laurent Gbagbo, expliquant avoir « fortement espéré que l’armée se rangerait du côté de la légitimité ». (Avec AFP)

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