Côte d’Ivoire : le camp Gbagbo passe à l’offensive à Abobo

Les FDS ont lancé une offensive à Abobo, quartier d’Abidjan tenu par le « commando invisible » opposé au pouvoir de Laurent Gbagbo. Aucun bilan des combats n’était encore disponible à la mi journée.

Des débris de maisons après des combats dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, le 11 mars 2011. © AFP

Des débris de maisons après des combats dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, le 11 mars 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 12 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Le camp Gbagbo ne supporte visiblement plus d’être défié par le « commando invisible » dans le sud de la Côte d’Ivoire, en plein cœur de la capitale économique. Deux jours après que l’Union africaine a réaffirmé la nette victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre dernier, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont décider de reprendre les choses e main, après avoir essuyé de nombreuses défaites dans le quartier populaire pro-Ouattara d’Abobo, placé vendredi sous couvre-feu nocturne avec le quartier voisin d’Anyama.

« Nous venons de lancer une grande offensive pour débarrasser Abobo des terroristes. Ça passe ou ça casse », a indiqué à l’AFP une source à l’état-major des FDS, fidèles à Gbagbo. Aux environs de 12 heures (locales et GMT), des tirs d’arme lourde ont en effet été entendus dans Abobo et depuis le nord du quartier voisin de Cocody, un des centres du pouvoir qui abrite notamment la résidence du président sortant Laurent Gbagbo et la télévision publique, son arme de propagande massive en pleine crise postélectorale.

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Tirs à l’arme lourde

Des témoins ont déclaré avoir vu en fin de matinée rouler vers Abobo quatre blindés, quatre transports de troupe « remplis de militaires », et « deux pick-up avec des mortiers ». Dans les environs de la gare d’Abobo, « il y a des échanges de tirs de blindés et de kalachnikov », rapporte un habitant du quartier. « Les commerçants ont fermé les magasins, ils sont en train de courir pour rentrer chez eux ». Un habitant de PK-18, sous-quartier d’Abobo situé plus au nord et qui avait été dans les premiers jours au cœur de la zone des combats, raconte : « on entend des tirs à l’arme lourde au loin, mais chez nous, c’est le calme plat ».

« Des hommes en armes se promènent à pied et nous disent de rester calmes. D’autres se promènent en 4×4 avec à bord des lance-roquettes, des "kalach". On se croirait à Bouaké », fief des Force nouvelles. « Il n’y a plus personne dans les rues, sauf les éléments du "commando invisible"  qui, armes au poing, à bord de pick-up et de taxis, font des patrouilles dans la zone. Ce sont eux qui ont demandé à la population de rentrer. Ils ont des éléments encore au barrage" le plus proche, indiquait un habitant du sous-quartier Anador, plus au sud-ouest. (Avec AFP)

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