Maroc : les heureuses élues du Forum de Tanger

Lors d’un Forum à Tanger qui s’est achevé vendredi 11 mars, quelque 500 élues venues de tout le continent africain ont planché sur les droits des femmes et sur la parité en politique. De quoi coordonner leurs efforts en vue d’une complète reconnaissance.

Les élues marocaines espèrent voir l’égalité hommes-femmes inscrite dans la Constitution. © D.R.

Les élues marocaines espèrent voir l’égalité hommes-femmes inscrite dans la Constitution. © D.R.

Publié le 11 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Parité, quotas, égalité des droits, coopération décentralisée… Toutes ces questions ont occupé cette semaine, à Tanger, quelque cinq cents élues africaines venues de trente-huit pays du continent. Pendant quatre jours (8-11 mars), la capitale du Détroit a semblé accueillir un défilé de mode, les participantes ayant revêtu leurs plus belles toilettes nationales. Dans une constante bonne humeur – comme en témoignaient les chants traditionnels entonnés dans les palaces  – , ces élues se sont livrées à des débats parfois passionnés sur les enjeux de la bonne gouvernance tels qu’ils ont été définis dans le cadre des Objectifs du millénaire de l’ONU.

L’ambition de ce forum panafricain, le premier du genre ? La mutualisation des expériences locales et la création d’un réseau de leadership féminin. Certains pays, comme l’Afrique du Sud, le Lesotho ou la Namibie, sont déjà en pointe dans ce long combat de l’égalité : plus de 40% de leurs élus locaux sont des femmes. « Des taux dont ne peuvent se prévaloir que très peu de pays occidentaux », note Amina, une conseillère municipale malienne. Si l’instauration d’un seuil minimum légal fait bien partie des objectifs de ce réseau, les mots sont choisis avec prudence. « Il faut éviter que nous soyons étiquetées femmes-quotas », explique une élue malgache.

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Vers l’égalité homme-femme dans la Constitution

Largement représentées – le forum était organisé par la direction des collectivités locales du ministère marocain de l’Intérieur – , les élues du royaume chérifien se sont associées à la demande d’Amina Bouayach, la présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH), qui veut profiter de la révision constitutionnelle promise par Mohammed VI pour inscrire l’égalité homme-femme dans la Loi fondamentale. En 2010, le souverain avait réaffirmé devant l’Assemblée générale des Nations unies sa volonté d’œuvrer « au renforcement de la représentation politique de la femme et de sa participation effective et agissante à la vie publique ». 

Les progrès réalisés par le royaume pour la promotion de la condition féminine (notamment avec la réforme de la Moudawana) ont été unanimement salués par les participantes. « Nous lançons également un appel pour la réintégration du Maroc à l’Union africaine », a par ailleurs déclaré Fatima Houda, une parlementaire canadienne d’origine marocaine. Preuve que les considérations diplomatiques ne sont jamais absentes de ce genre de rencontres.

Nicolas Marmié, envoyé spécial à Tanger

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