Pour la première fois depuis les manifestations du 20 février qui réclamaient, entre autres, plus de démocratie et le passage à une monarchie parlementaire, le roi du Maroc Mohammed VI doit s’adresser à la nation mercredi soir lors d’une allocution radiotélévisée. L’intervention doit avoir lieu à 20 heures, selon un communiqué du ministère de la Maison royale, du Protocole et de la chancellerie.

Sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable d’un parti gouvernemental évoque les points sur lesquels le roi pourrait s’exprimer. « Le souffle réformateur pourrait être évoqué » et « la question de la régionalisation pourrait être abordée avec force », a-t-il indiqué sans plus de précision.

Un ministre va un peu plus loin, déclarant que « le roi va sans doute aborder les résultats de la commission consultative sur la régionalisation, qui seront un prélude à de futures concertations sur des réformes politiques et constitutionnelles ».

"Réformes structurantes"

Une « commission consultative appelée à mettre au point un modèle maroco-marocain de régionalisation, issu des spécificités du Maroc » avait été nommée en janvier 2010 par le roi. Celle-ci « a maintenant terminé ses travaux, qui ne peuvent que conduire à une dynamique de réformes politiques et constitutionnelle », a ajouté le ministre. Le 21 février, lors de la mise en place à Casablanca du Conseil économique et social (CES), le souverain s’était déjà déclaré « attaché à la poursuite de la réalisation des réformes structurantes ».

Pour répondre aux revendications des militants d’ONG, Mohammed VI a également mis en place, le 3 mars, un nouvel organisme public chargé de la défense des droits de l’homme, en remplacement d’un précédent conseil au rôle uniquement consultatif créé en 1990 par Hassan II. Mais le mouvement de jeunes à l’origine des manifestations du 20 février a récemment appelé, sur le réseau social Facebook, à de nouvelles manifestations le 20 mars. (Avec AFP)