L’ancien président du Malawi jugé pour corruption
Le procès pour corruption de l’ancien président du Malawi, Bakili Muluzi, s’est ouvert mardi à Blantyre après plusieurs années d’ajournement. Son état de santé n’avait jusqu’alors pas permis de le faire comparaître devant la justice.
Âgé de 68 ans, l’ancien président du Malawi, Bakili Muluzi est apparu très affaibli au premier jour de son procès, mardi 9 mars à Blantyre. Vêtu de noir et paraissant mal à l’aise, il est arrivé au tribunal en s’appuyant sur une canne. Et tout au long de la séance, il n’a cessé de demander des minutes de suspension afin d’étirer ses jambes, a rapporté un journaliste de la BBC.
L’ancien chef d’État est jugé pour corruption. Avec son assistante personnelle Liness Whisky, il est accusé du détournement de 12 millions de dollars (8,6 millions d’euros) provenant de l’aide internationale reçue par le Malawi. Tout au long de ses deux mandats, de 1994 à 2004, Bakili Muluzi aurait profité de sa position pour transférer une partie de fonds sur son compte personnel.
Dispute avec son successeur ?
Mais il plaide non-coupable. Pour sa défense, il affirme que les accusations contre lui sont liées à une dispute avec l’actuel chef d’État, Bingu wa Mutharika, qu’il avait lui-même adoubé comme son successeur.
Élu en 1994, lors des premières élections démocratiques organisées au Malawi, Bakili Muluzi fut arrêté une première fois en 2006. Son mauvais état de santé n’avait toutefois pas permis de le juger rapidement. Souffrant de problèmes de dos, il a dû subir plusieurs opérations depuis son retrait du pouvoir.
Le gouvernement ne lui a d’ailleurs jamais accordé la permission de se rendre en Afrique du Sud pour se faire soigner, au motif qu’il fallait d’abord déterminer qu’il ne pouvait être traité au Malawi. En février 2009, il avait été à nouveau mis en examen et laissé en liberté conditionnelle dans l’attente de son procès.
Demande de suspension
Pour la première fois devant la Cour de justice, l’un des cinq avocats de Bakili Muluzi a continué d’invoquer la dégradation de la santé de l’ancien président, avec la volonté de différer encore une fois son procès. « Il souffre énormément. Il serait risqué pour lui de participer au procès dans son état », a affirmé Kalekeni Kaphale, qualifiant de « torture » le fait de ne pas l’envoyer se faire soigner à l’étranger.
Intraitable, le juge Maclean Kamwambe a indiqué que le procès serait suspendu seulement dans le cas où l’ancien président nécessiterait de soins médicaux. Quelque 35 témoins sont attendus à la barre. Le premier, un membre du bureau anti-corruption (ACB) du Malawi, organe crée par Bakili Muluzi lui-même lors de son premier mandat, s’est exprimé devant la Cour mardi. Il détenait des chèques qui auraient été déposés sur le compte personnel de l’ex-président. (Avec AFP)
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