Un nouveau gouvernement égyptien sans les caciques du régime Moubarak
Avec sa nouvelle équipe, qui a prêté serment devant les militaires lundi, le Premier ministre égyptien Essam Charaf tente de tisser un lien de confiance avec les manifestants.
Six nouveaux ministres, dont trois à des postes clés. C’est le bilan du remaniement auquel a procédé Essam Charaf, le Premier ministre égyptien, nommé à ce poste jeudi.
Ce gouvernement, délesté de quelques uns des principaux barons du régime d’Hosni Moubarak, a prêté serment devant le Conseil suprême des forces armées d’Égypte dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui.
L’ancien chef de la diplomatie, Ahmed Aboul Gheit, a été écarté au profit du diplomate Nabil al-Arabi. Le ministre de l’Intérieur, Mahmoud Wagdi, est lui aussi remplacé. C’est le général Mansour al-Issaoui qui reprend ce portefeuille. À la Justice, c’est l’ancien procureur général Mohammed el-Guendi qui prend ses fonctions.
Le ministère du Pétrole va à Abdallah Ghorab, ancien dirigeant d’une société pétrolière publique, celui de la Culture à Emad Abou Ghazi, un professeur d’université. Enfin, celui de la Main-d’oeuvre revient Ahmed el-Borei.
Le Premier ministre Essam Charaf, qui jouit d’une relative popularité parmi les jeunes qui ont provoqué le départ d’Hosni Moubarak (il s’est rendu vendredi, au lendemain de sa nomination, sur la place Al-Tahrir pour un bain de foule), espère faire accepter ce gouvernement. « Nous demandons aux jeunes de participer socialement et économiquement comme ils l’ont fait politiquement », a-t-il déclaré lors d’une allocution à la télévision lundi.
Rassurer la communauté internationale
À destination des pays étrangers (et sans doute d’Israël et des États-Unis en priorité), il a ajouté que « le gouvernement assure de son engagement entier envers les traités et conventions internationaux ». La paix signée avec l’État hébreu en 1978-1979 avait été négociée par une équipe dont faisait partie le nouveau ministre des Affaires étrangères.
Sur le plan sécuritaire, le nouveau ministre de l’Intérieur, Mansour al-Issaoui aura fort à faire. Le week-end dernier a été marqué par de nouvelles manifestations, visant à prendre d’assaut les services de la « sécurité d’État » dans l’espoir d’obtenir des documents et faire la lumière sur la répression des années Moubarak.
Il s’est engagé dimanche à « rétablir la sécurité et la stabilité » et à prendre « toutes les mesures nécessaires pour rétablir la confiance entre le citoyen et le policier ».
Malgré un premier remaniement, le précédent gouvernement, dirigé par Ahmed Chafiq et nommé par Hosni Moubarak dans les derniers jours de sa présidence, était toujours contesté par les militants pro-démocratie. Le Premier ministre a dû démissionner sous la pression en fin de semaine dernière.
Près d’un mois après le départ du raïs, la situation n’est toujours pas revenue à la normale en Égypte. La Bourse du Caire est toujours fermée et les policiers ne sont pas tous revenus à leur poste pour l’instant. (Avec AFP)
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