Tunisie : Essebsi forme son gouvernement provisoire

Le nouveau Premier ministre par intérim tunisien, Béji Caïd Essebsi, a nommé cinq nouveaux ministres après les démissions enregistrées la semaine dernière. Désormais débarassé de tout candidat potentiel à l’élection présidentielle, son gouvernement est un concentré de compétences technocratiques.

Le Premier ministre tunisien par intérim, Béji Caïd Essebsi, le 4 mars 2011 à Tunis. © AFP

Le Premier ministre tunisien par intérim, Béji Caïd Essebsi, le 4 mars 2011 à Tunis. © AFP

Publié le 7 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est la fin d’une ère, en tout cas au plus haut sommet de l’exécutif. Le nouveau gouvernement provisoire de Tunisie, annoncé lundi par le Premier ministre tunisien par intérim, Béji Caïd Essebsi, ne comporte plus aucun ministre ayant servi dans le dernier gouvernement de Zine el-Abidine Ben Ali, en fuite en Arabie saoudite depuis le 14 janvier et le triomphe de la révolution tunisienne.

La liste de 22 ministres, approuvée par le président par intérim Fouad Mebazaa, n’en comporte pourtant que cinq nouveaux, correspondant aux cinq portefeuilles qui avaient enregistré des défections après la démission de l’ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi. Parmi les démissionnaires, seuls deux avaient officié dans le dernier gouvernement de Ben Ali : Mohamed Nouri Jouini et Mohamed Afif Chelbi.

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Promotion des secrétaires d’État

Essebsi ayant demandé que les ministres de son gouvernement s’engagent à ne pas postuler à une candidature aux prochaines élections (dans le souci d’« assurer la crédibilité du scrutin », a-t-il dit) trois autres ministres avaient démissionné. Il s’agit des deux représentants de l’opposition, Ahmed Ibrahim (premier secrétaire du mouvement « Ettajdid », « le Renouveau », ancien Parti communiste) et Ahmed Néjib Chebbi (chef historique du Parti démocratique progressiste, PDP), ainsi que du ministre auprès du Premier ministre tunisien chargé des Réformes économiques et sociales, Elyes Jouini.

Les ministères de souveraineté (Justice, Défense nationale, Intérieur et Affaires étrangères) ne changent donc pas de main. Abderrazak Zouari, un enseignant universitaire diplômé de la Sorbonne et expert auprès d’institutions internationales dont la Banque mondiale et l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) remplace Ahmed Néjib Chebbi au Développement régional et local. Rifaât Chaâbouni, lui aussi enseignant universitaire et ex-secrétaire d’État de Ahmed Ibrahim, remplace ce dernier à l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique.

Les secrétaires d’État de Nouri Jouini et de Afif Chelbi les remplacent également à leur poste : Abdelaziz Rassaâ, un ingénieur en génie chimique formé en France occupe désormais le portefeuille de la Planification et de la coopération internationale et Abdelhamid Triki, ex-gouverneur suppléant à la Banque mondiale, celui de l’Industrie et de la technologie.

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Suppression de la police politique

Enfin, dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a annoncé un ensemble de mesures dont « la rupture définitive avec toute forme d’organisation s’apparentant à la police politique aussi bien au niveau de la structure, des missions ou des pratiques ». Il a également décidé de supprimer la direction de la sûreté de l’État affirmant « l’engagement du ministère à appliquer la loi et à respecter les libertés et des droits civiques ». (Avec agences).

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