Crise ivoirienne : Toulépleu se vide de ses habitants suite aux violents combats
De nombreux habitants ont fui la ville de Toulépleu (ouest de la Côte d’Ivoire), théâtre de violents affrontements, à l’arrivée des ex-rebelles des Forces nouvelles qui l’ont prise aux forces pro-Gbagbo. Des miliciens proches du camp du président sortant pourraient mener une contre-offensive.
Nouvelles vagues de réfugiés dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, après de violents affrontements. La ville de Toulépleu, qui a été prise par les ex-rebelles des Forces nouvelles (FN, alliées à Alassane Dramane Ouattara depuis l’élection présidentielle ivoirienne), a été fuie par une partie de ses habitants selon des témoins.
Depuis le putsch raté de 2002 contre Laurent Gbagbo et la guerre civile qui s’en est suivie, cette ville était restée aux mains des forces loyales au président sortant.
« La ville contrôlée par les FN s’est vidée de ses habitants après les violents combats », a affirmé un habitant. « La population a fui la ville pour se réfugier dans la forêt » et « les villages environnants », selon le même. Une partie aurait pris « la direction du Libéria », distant d’à peine quelques kilomètres selon la même source. Ils vont grossir les rangs des quelques dizaines de milliers d’Ivoiriens qui ont déjà traversé la frontière avec ce pays. Les « maisons sont pillées par les rebelles », a affirmé un instituteur.
Objectif San Pedro ?
D’après un élu local, les FN viseraient la ville de San Pedro (sud-ouest), dont le port exporte habituellement l’essentiel de la production ivoirienne de cacao, principale ressource en devise de l’État.
Les FN « ont dans leur viseur la ville de Bloléquin après Toulépleu, pour descendre vers San Pedro », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat.
Les deux villes sont toutefois distantes de plus de 400 kilomètres par la route.
Selon la même source, des miliciens appuyant les Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo) prévoyaient une contre-offensive à Toulépleu lundi.
Ces affrontements, après ceux qui ont eu lieu à Abobo (à Abidjan) les dernières semaines, font craindre « une résurgence de la guerre civile », selon les termes de l’ONU.
Plus de 370 personnes ont perdu la vie depuis le début de la crise postélectorale, fin 2010.
Pour tenter d’en sortir, l’Union africaine (UA) a invité Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara à se rendre au siège de l’organisation Addis-Abeba (Éthiopie) pour tenter de trouver une issue à la crise.
Ouattara a accepté et, selon des sources proches de la Commission, Gbagbo et le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré, également invité, auraient également donné une réponse positive. Officiellement, ces deux derniers n’ont pas répondu à l’invitation. (avec AFP)
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