Les Égyptiens appelés à voter pour la réforme de la Constitution le 19 mars

Les autorités égyptiennes ont fixé au 19 mars la date du référendum constitutionnel. Cette réforme de plusieurs amendements de la Loi fondamentale vise à rendre impossible l’installation d’un règne aussi long et liberticide que celui d’Hosni Moubarak.

Des milliers d’Égyptiens célèbrent la fin de l’ère Moubarak sur la place Al-Tahrir le 4 mars. © AFP

Des milliers d’Égyptiens célèbrent la fin de l’ère Moubarak sur la place Al-Tahrir le 4 mars. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 4 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Dans moins d’une quinzaine de jours, les Égyptiens auront la possibilité de se débarrasser de la Constitution qui avait permis à Hosni Moubarak de se maintenir au pouvoir pendant près de 30 ans.

C’est en effet le 19 mars qu’ils seront appelés aux urnes pour se prononcer sur une série d’amendements à leur Loi fondamentale.

la suite après cette publicité

Annonce sur Facebook

Cette date a été annoncée par le cabinet du Premier ministre sur sa page Facebook, en précisant que les bureaux de vote seraient ouverts de 8 à 19h.

La commission de huit juristes, chargée par l’armée de réfléchir à cette réforme constitutionnelle, propose aux Égyptiens la suppression d’un article de la Constitution, la modification de sept autres et la création d’un article et d’un alinéa.

Si le oui l’emporte, le président ne pourrait plus effectuer que deux mandats consécutifs de quatre ans chacun (contre six ans, sans limite du nombre de mandat, dans la Constitution actuellement suspendue). Lors de sa démission, Hosni Moubarak était proche du terme de son cinquième mandat.

la suite après cette publicité

Le projet de Constitution prévoit également l’assouplissement des très restrictives conditions de candidature à l’élection présidentielle ainsi qu’une supervision judiciaire des élections (une des principales revendications des militants pro-démocratie).

Prérogatives diminuées

la suite après cette publicité

Une fois élu, le président verrait ses prérogatives mieux contrôlées, notamment en matière de sécurité. Il n’aurait plus la possibilité d’ordonner qu’un civil accusé de terrorisme soit traduit devant un tribunal militaire, et surtout, l’instauration de l’état d’urgence serait plus difficile à mettre en oeuvre. Pour le mettre en place, le président devrait obtenir l’accord de la majorité de l’Assemblée du peuple et sa durée ne pourra dépasser six mois sans qu’un référendum ne décide d’une éventuelle prolongation.

Instauré dès l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak en 1981, l’état d’urgence est toujours en vigueur en Égypte.

Un président nouvellement élu serait aussi dans l’obligation de nommer un vice-président (qui est aussi son remplaçant en cas d’empêchement temporaire) dans les 60 jours suivant sa prise de fonction. Là encore, l’expérience de la présidence Moubarak, qui n’avait nommé de vice-président que sous la pression populaire après plus de 29 ans de pouvoir, reste dans les mémoires (avec AFP).

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’ex-Premier ministre Ahmed Chafiq lors d’une allocution télévisée, le 3 février 2011 au Caire. © AFP

Démission du Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, le 26 janvier 2011 à Genève. © AFP

Amr Moussa (déjà) candidat à la présidentielle égyptienne

Malek Chebel lors des dédicaces au Maghreb des livres 2011, à la Mairie de Paris, le 5 février. © Amina Hadjiat pour J.A.

Malek Chebel : « L’ère du zaïm autoproclamé est finie »

Contenus partenaires