Libye : les insurgés continuent leur progression vers l’ouest
Les Libyens partisans de la révolution se préparent à devoir affronter ceux qui sont restés fidèles à Mouammar Kadhafi. Après avoir conquis l’est du pays, ils sont déterminés à gagner du terrain.
Les opposants libyens poursuivent leur percée vers l’ouest du pays et s’attendent à des affrontements avec les forces armées restées fidèles au colonel Mouammar Kadhafi.
Les insurgés, bien armés selon des témoignages de journalistes, ont dépassé le village d’Uqayla, au sud-ouest de Benghazi – déjà aux mains de la rébellion hostile au pouvoir -, et avançaient vers Brega, important site pétrolier théâtre jeudi de violents combats entre forces pro-Kadhafi et contestataires.
« Le plan est d’avancer petit à petit dans leur direction pour les pousser à reculer. Nous ne voulons pas nous battre, nous voulons leur imposer une pression psychologique. Mais si nous devons tuer pour remporter cette bataille, nous le ferons », a expliqué l’un des opposants, le colonel Bachir Abdelkader. Il a reconnu que la « révolte populaire », qui contrôle l’Est, était désorganisée.
« Nous ne sommes pas venus ici pour tuer. Nous sommes venus dire non à la tyrannie. Dieu, aie pitié de nous. Dieu, donne-nous la victoire », a lancé lors de son sermon un médecin qui dirigeait la prière en plein désert, insistant sur la nécessité d’organiser les rangs de la rébellion.
"C’est l’heure du djihad"
Un autre capitaine rallié à l’opposition, Mohammad Abdallah, a expliqué qu’il n’encourageait « pas les gens à aller vers Ras Lanouf où les troupes de Kadhafi ont des positions solides ». « Ce sera un massacre si les gens vont là-bas », a-t-il redouté, confirmant que des centaines de volontaires étaient partis vers cette ville.
À Brega également, l’opposition se préparait à une contre-offensive. Devant l’entrée de la principale raffinerie, une cinquantaine d’insurgés avaient établi un poste de contrôle équipé d’armes anti-aériennes et installé des barricades sur la route. Ils se disaient optimistes, semblaient très excités et tiraient en l’air sans raison, selon un journaliste de l’AFP.
« Je suis venu avec quatre amis. Nous n’avons pas de fusils, mais nous pensons en obtenir en arrivant à Brega. Nous devons prouver [à Kadhafi] que c’est notre pays. C’est l’heure du djihad », a expliqué Mohammed, 35 ans, employé de banque à Tobrouk croisé sur la route alors qu’il avançait en direction de Brega. (avec AFP)
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