Le panel de l’UA attendu à Abidjan sur fond de crise sécuritaire

En état d’urgence sécuritaire et humanitaire, la Côte d’Ivoire se prépare à accueillir une nouvelle fois le panel de l’Union africaine pour la résolution de la crise postélectorale.

Un manifestant le 3 mars 2011 à Abidjan où les forces de sécurité de Gbagbo ont ouvert le feu. © AFP

Un manifestant le 3 mars 2011 à Abidjan où les forces de sécurité de Gbagbo ont ouvert le feu. © AFP

Publié le 4 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Les membres du panel de l’Union africaine (UA) chargés de travailler à une résolution de la crise ivoirienne devraient de nouveau se rendre à Abidjan juste après une réunion à Nouakchott (Mauritanie). Il devraient atterrir entre vendredi soir et samedi matin selon une source diplomatique à Abidjan.

Ils « se réuniront pendant deux heures à Nouakchott avant de prendre leur avion pour Abidjan », avait affirmé une source diplomatique mauritanienne. Jacob Zuma (Afrique du Sud), Idriss Déby Itno (Tchad), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et le président du panel, Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) se trouvaient toujours dans la capitale mauritanienne vendredi en fin d’après-midi.

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Le panel doit se rendre à Abidjan sans Blaise Compaoré, récusé par le camp de Laurent Gbagbo qui lui reproche d’avoir « pris parti » pour Alassane Ouattara. Compaoré n’était déjà pas du voyage lors de leur précédente visite ivoirienne le 20 février, officiellement pour « raisons de sécurité ».

« Il est exclu que le président Compaoré parte à Abidjan, même si les autres chefs d’État décident d’aller donner les conclusions de leur concertation », a-t-on indiqué du côté de la présidence burkinabè aujourd’hui, sans fournir davantage d’explications.

"Résurgence de la guerre civile"

Cette nouvelle journée de travail du panel – qui devait initialement rendre des « résolutions contraignantes fin février mais qui dispose finalement d’un mois de plus pour se prononcer » – intervient alors que la situation en Côte d’Ivoire ne cesse de se dégrader.

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L’ONU a dit craindre « une résurgence de la guerre civile », après la mort hier de six femmes lors de la répression d’une manifestation pro-Ouattara dans le quartier abidjanais d’Abobo.

De son côté, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a suspendu ses opérations dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, pour cause de détérioration de la situation sécuritaire. « Malheureusement, nous n’opérons plus là-bas en raison des combats et de l’insécurité », a déclaré vendredi la porte-parole, Melissa Fleming.

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Le HCR a dû suspendre la construction d’un camp de déplacés dans cette région, tandis qu’au moins 200 000 personnes, selon la mission onusienne sur place (l’Onuci), ont fui leur maison pour échapper aux violences.

Coupures d’eau et d’électricité

Le Nord de la Côte d’Ivoire, contrôlé par les anciens rebelles des Force nouvelles (FN) est depuis peu privé de courant, sur décision du gouvernement du président sortant Laurent Gbagbo, affirme la Compagnie ivoirienne d’électricité contrôlée par des hommes en armes depuis fin janvier. D’autres coupures ont eu lieu dans des régions sous contrôle des FN. Et elles ont entraîné des perturbations dans le système de distribution d’eau à Bouaké – fief des FN.

« Les besoins ne cessent d’augmenter, la coupure d’approvisionnement en eau et électricité dans les régions centre, ouest et nord met en danger la vie des populations, en particulier des enfants, des femmes enceintes ou allaitantes », a déploré une porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha, Office for the Coordination of Humanitarian Affairs). « Ocha exprime son inquiétude quant à un acte inhumain aux conséquences dramatiques », a-t-elle ajouté.  (avec AFP)

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