Le Parlement vote le report de l’élection présidentielle béninoise

Les députés béninois ont voté une loi permettant aux responsables de la liste électorale d’inscrire les électeurs qui ne le sont pas encore. Ces opérations nécessitent un report de l’élection présidentielle, jusque-là prévue dimanche.

Des assesseurs avec des cartes électorales à Cotonou, le 2 mars 2011. © AFP

Des assesseurs avec des cartes électorales à Cotonou, le 2 mars 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 4 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Les députés du Bénin ont fait d’une pierre deux coups. La loi qu’ils ont adoptée ce vendredi tente de résoudre plusieurs problèmes qui empêchent la tenue de l’élection présidentielle dans un climat consensuel. Le président Boni Yayi, qui doit affronter dans les urnes ses deux principaux adversaires, Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio-Tchané, et dix autres candidats, doit encore promulguer cette loi, mais selon son porte-parole il est aussi favorable à un report.

Cette loi devrait d’abord permettre de désamorcer les vigoureuses critiques de l’opposition et des syndicats sur la composition de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi). Avec 3,5 millions d’inscrits, le nombre d’électeurs a en effet connu un recul de 700 000 personnes par rapport au précédent scrutin, en 2006. Le poids des électeurs du Nord (fief du président Boni Yayi) est par ailleurs plus important qu’en 2006.

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Les superviseurs de cette Lepi la qualifiaient il y encore peu de temps de « propre », traduisant des évolutions démographiques régionales et mettant fin aux fraudes manuelles.

La loi votée ce vendredi les habilite à « rendre toutes les mesures utiles visant à assurer et à faciliter aux citoyens en âge de voter l’exercice de leur droit constitutionnel de vote ».

Marge de manœuvre limitée

Il n’est pas certain que les révisions satisfassent l’opposition. L’ancien président béninois et co-médiateur de ce litige, Émile Derlin Zinsou, a estimé mercredi sur RFI que la loi ne permettrait pas d’enregistrer tous les électeurs que l’opposition estime injustement écartés. « Mais ce qu’on aura pu faire, ce sera toujours ça de fait », avait-il ajouté.

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Les législateurs ont donné « un délai de cinq jours » aux superviseurs de la Lepi pour conduire ces opérations.

S’il était confirmé, le report devrait par ailleurs permettre de poursuivre la distribution des cartes qui a débuté lundi et qui n’est toujours pas terminé, y compris pour les électeurs déjà inscrits sur l’actuelle Lepi.

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Les Nations unies, l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avaient appelé jeudi à un « report de quelques jours » de l’élection présidentielle afin de régler ces problèmes.

Si aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour le scrutin, les autorités ont une marge de manœuvre extrêmement limitée : la Constitution prévoit que le nouveau président prête serment avant le 6 avril, date à laquelle le mandat du président Boni Yayi expire. Or si aucun des 13 candidats n’obtient la majorité absolue à l’issue du scrutin du premier tour, un second doit être organisé dans un délai de 15 jours. (Avec AFP)

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