Vers un nouveau report de la présidentielle béninoise ?
Alors que le premier tour de l’élection présidentielle béninoise doit se tenir dimanche, de nombreuses cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées et l’opposition conteste toujours la liste électorale retenue. Jeudi, l’ONU, l’Union africaine et la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest se sont déclarées favorables à un report.
De g. à dr. : Y. Boni, A. Houngbédji et A. Bio-Tchané, les trois principaux candidats. © DR
Le président béninois sortant Boni Yayi va-t-il reporter une nouvelle fois le premier tour de l’élection présidentielle ?
En principe, c’est dimanche qu’il devrait affronter dans les urnes ses deux principaux adversaires, Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio-Tchané ainsi que dix autres candidats. En principe seulement, car la désorganisation, à quelques jours du scrutin, rend le respect de cette date peu probable.
Nombre d’inscrits en baisse
Initialement fixé au 27 février, le scrutin avait déjà été reporté une première fois au dimanche 6 mars à cause des retards. Malgré ce délai, la distribution des cartes d’électeurs, qui a débuté lundi 28 février, n’est toujours pas terminée.
Même si cette opération était menée à son terme avant le scrutin – ce qui parait peu vraisemblable – des problèmes resteraient à régler, au premier rang desquels l’épineuse question de la liste électorale permanente informatisée (Lepi).
L’opposition, les syndicats et plusieurs organisations de la société civile la contestent vigoureusement. Avec 3,5 millions d’inscrits, le nombre d’électeurs a en effet connu un recul de 700 000 personnes par rapport au précédent scrutin, en 2006.
Le poids des électeurs du Nord (fief du président Boni Yayi) est par ailleurs plus important qu’en 2006.
Selon les superviseurs de cette Lepi, cette liste « propre » traduit des évolutions démographiques régionales et met fin aux fraudes manuelles.
Ce jeudi encore, plusieurs centaines de personne ont défilé à Cotonou pour réclamer un report du scrutin. Les deux médiateurs chargés d’arbitrer la polémique entre le président et l’opposition, les anciens présidents Nicéphore Soglo et Émile Derlin Zinsou, se sont eux-mêmes prononcés en ce sens, appelant Boni Yayi à décider d’un nouveau délai.
Jeudi, l’ONU, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont également déclarées favorables à un nouveau délai.
