Zuma et Sarkozy font le tour des crises africaines à l’Élysée
Pour sa première visite officielle à Paris le chef de l’État sud-africain a eu droit à tous les honneurs. Il a échangé avec Nicolas Sarkozy sur les crises qui secouent le continent sans oublier de parler business.
![Les présidents Nicolas Sarkozy et Jacob Zuma dans la cour de l’Élysée, le 2 février. © Philippe Wojazer/Reuters](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/03/03/003032011174346000000srakozuma.jpg)
Les présidents Nicolas Sarkozy et Jacob Zuma dans la cour de l’Élysée, le 2 février. © Philippe Wojazer/Reuters
Pour sa première visite d’État en France (2-3 mars), le président sud-africain Jacob Zuma a été accueilli par Nicolas Sarkozy, au pied des marches du palais de l’Élysée. Poignées de mains chaleureuses, grands sourires face aux flashes des photographes. Les deux présidents sont visiblement très contents de se retrouver.
Tapis rouge
La dernière visite du président Zuma en France remonte au sommet Afrique-France (en mai 2010 à Nice). Il s’était entretenu en tête à tête avec Nicolas Sarkozy mais très rapidement.
Cette fois-ci, le chef de l’État français a sorti le grand jeu pour son allié sud-africain : tapis rouge, détachements de la Garde républicaine en grande tenue et un important dispositif de sécurité autour du palais présidentiel, qui a nécessité la fermeture à la circulation et aux piétons de toutes les rues alentour.
« L’Afrique du Sud est un pays écouté, respecté et un partenaire que la France veut accompagner dans son développement », a déclaré Nicolas Sarkozy, à l’issue d’une heure d’entretien, pendant que Jacob Zuma, lui, remerciait son hôte pour « sa vision progressiste des relations à entretenir avec l’Afrique ».
Le président du G20 s’est également engagé à travailler avec l’Afrique du Sud pour réformer le Conseil de sécurité de l’ONU et y intégrer un siège permanent pour l’Afrique. L’absence de représentant africain au sein de l’instance est une « anomalie, une sorte de scandale », a reconnu Nicolas Sarkozy.
Points de discorde
Mais si les deux chefs d’État trouvent un terrain d’entente au sujet des réformes des institutions internationales, ils ont eu du mal à cacher leurs divergences sur les dossiers libyen et ivoirien.
Alors que le président français appelle clairement au départ du « Guide » libyen Mouammar Kadhafi à l’instar de beaucoup de dirigeants occidentaux, Jacob Zuma plus prudent, se déclare en faveur d’une « solution politique » à la crise libyenne.
Mêmes divergences sur l’attitude à tenir face à Laurent Gbagbo. Nicolas Sarkozy – rappelant la position des Nations unies, de l’Union africaine et de la Cedeao – a réaffirmé que le président sortant Laurent Gbagbo devait céder son fauteuil à Alassane Ouattara. Jacob Zuma a préféré ne pas se prononcer sur le sol français, avant la réunion du panel de chef d’États prévue pour le 4 mars à Nouakchott.
Ces désaccords diplomatiques n’ont pas pour autant démenti le vieil adage « business as usual ». Le chef d’État sud-africain est venu à Paris accompagné de 80 hommes d’affaires, tandis que son ministre de l’Énergie a, de son côté, signé un protocole d’accord avec son homologue français pour le développement du nucléaire civil en Afrique du Sud.
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