L’UA prolonge sa réflexion sur la crise ivoirienne

Le panel des chefs d’État africains s’est donné un mois de plus pour clore ses travaux sur la crise en Côte d’Ivoire, alors que les tensions sont plus fortes que jamais entre les camps Ouattara et Gbagbo.  

Manifestation hostile envers le président sortant Laurent Gbagbo, le 28 février. © AFP

Manifestation hostile envers le président sortant Laurent Gbagbo, le 28 février. © AFP

Publié le 2 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Le temps passe en Côte d’Ivoire, et la médiation tarde à rendre ses conclusions. Le panel de cinq chefs d’État africains, mandaté par l’Union africaine (UA) devait rendre ses conclusions assorties de « résolutions contraignantes » sur la crise ivoirienne pour la fin février. L’UA vient de proroger la mission du panel et se laisse jusqu’à fin mars pour « parachever » sa mission.

La dernière visite du groupe de médiateurs présidé par le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Abidjan n’a pas porté ses fruits. Le chef de l’État burkinabè Blaise Compaoré n’a même pas pu se rendre sur place pour des raisons de sécurité.

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Ensuite, ni Laurent Gbagbo ni Alassane Ouattara – qui avait d’abord refusé de recevoir les médiateurs – n’ont cédé d’un iota sur leurs positions. Les cinq membres du panel doivent se réunir de nouveau à Nouakchott en fin de semaine.

Regain de violence

Le travail de cette mission de l’Union africaine a par ailleurs débuté sur fond de regain de tension en Côte d’Ivoire. La situation s’est brutalement aggravée la semaine dernière notamment dans le quartier pro-Ouattara d’Abobo où de violents combats de rue ont eu lieu. Ils opposaient les Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à Laurent Gbagbo à des insurgés armés qui se font appeler le « commando invisible ». Ce groupe dont l’identité demeure secrète émane selon le camp du président sortant des rangs des soutiens de Ouattara.

Malgré une accalmie, la situation demeure préoccupante après plusieurs jours d’exode de milliers de familles terrifiées par les combats à l’arme lourde.

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« Certaines informations font état d’un grand nombre de corps sans vie, de bus réduits en cendres, de magasins pillés et de jeunes miliciens qui attaquent les maisons », a déclaré le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). L’agence onusienne s’est inquiétée du sort de civils « pris au piège », que « des groupes armés auraient empêché » de partir selon des témoins.

Médecins sans frontières (MSF) a évoqué une « situation sanitaire inquiétante », avec le risque de voir se répandre des maladies comme le choléra et « des problèmes d’approvisionnement en médicaments » pour cause de crise bancaire.

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Bataille médiatique

La bataille Gbagbo-Ouattara se livre aussi sur le terrain médiatique. Accusant le camp adverse de « menaces » et de « harcèlement judiciaire et policier », huit journaux pro-Ouattara – dont les titres phares Le Patriote, Nord-Sud et Le Nouveau Réveil – ont suspendu mardi leur parution « jusqu’à nouvel ordre ». « Nos journalistes sont en danger de mort permanent », affirment-ils.

Le conflit autour des médias a déjà connu un précédent avec la coupure, durant la journée de dimanche, du signal hertzien de la télévision publique RTI, pilier du régime Gbagbo. Le centre émetteur avait été endommagé lors des combats entre FDS et insurgés.

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) s’est dit « chaque jour plus inquiète pour la situation de la liberté de la presse » dans le pays. (avec AFP)

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