Crise ivoirienne : plusieurs Casques bleus blessés à Abobo

La mission de l’ONU en Côte d’Ivoire accuse les forces armées fidèles au président sortant Laurent Gbagbo d’avoir tendu une « embuscade » à un de ses convois dans le quartier abidjanais d’Abobo. Trois Casques bleus auraient été blessés. La télévision publique ivoirienne, qui émet depuis ce quartier, est indisponible par voie hertzienne à Abidjan.

Les habitants d’Abobo, à Abidjan, fuient les violences et passent devant un blindé de l’ONU. © AFP

Les habitants d’Abobo, à Abidjan, fuient les violences et passent devant un blindé de l’ONU. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 28 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Ce quartier, théâtre de très violents affrontements la semaine dernière entre les Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à Laurent Gbagbo) et des insurgés armés qui se font appeler le « commando invisible », continue d’être touché par les combats.

"Crime de guerre"

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Cette fois, ce sont, d’après l’Onuci, les FDS qui y ont tendu une embûche. « Trois Casques bleus ont été blessés dans une embuscade perpétrée samedi soir contre les militaires de l’Onuci dans la commune d’Abobo par les forces armées » du camp Gbagbo, affirme-t-elle dans un communiqué.

« Les soldats de la paix étaient en patrouille dans le cadre de la protection des civils […] lorsqu’ils ont essuyé des tirs dans la zone PK-18. La patrouille a été contrainte de riposter. »

« Entre vendredi et samedi, des "Jeunes patriotes" [partisans de Laurent Gbagbo, NDLR] ont saccagé quatre véhicules de l’Onuci à Abidjan. » Le leader des « Jeunes patriotes », le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo Charles Blé Goudé, avait appelé vendredi les jeunes à « s’organiser en comités » pour empêcher « par tous les moyens » l’Onuci de circuler.

« Toute attaque contre des Casques bleus constitue un crime de guerre », avertit par ailleurs l’organisation, dénonçant  « cette nouvelle escalade de violence et d’attaques contre la mission et son personnel est alimentée par la propagande entreprise par le camp du président Gbagbo, fondée sur des faits irréels ».

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Le camp Gbagbo accuse la mission onusienne, dont il réclame le départ depuis décembre, d’être complice des « rebelles » alliés selon lui à son rival Alassane Ouattara et que les FDS affrontent depuis plusieurs jours à Abidjan.

La RTI coupée à Abidjan

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Malgré ces combats, les FDS n’ont pas totalement repris le contrôle d’Abobo. Pour preuve, l’émetteur de la RTI (Radio télévision ivoirienne, contrôlée par le camp Gbagbo) situé dans ce quartier, a subi une attaque dans la nuit de samedi à dimanche qui a rendu la chaîne indisponible dans la région d’Abidjan une grande partie de la journée de dimanche.

« L’un des émetteurs hertziens a reçu des balles », a témoigné un technicien. « Quand on est sortis ce [dimanche] matin, il y avait de la fumée au niveau du centre émetteur », a raconté un habitant du quartier, précisant que deux véhicules des FDS étaient alors déployés dans la zone.

La RTI pouvait toutefois être regardée via un bouquet satellitaire. (avec AFP)

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