Amr Moussa (déjà) candidat à la présidentielle égyptienne
Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’est déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle égyptienne. Face à une opposition désorganisée, Amr Moussa apparaît comme une option crédible pour remplacer le président déchu Hosni Moubarak.
« J’ai l’intention de me porter candidat pour la prochaine élection présidentielle, et une annonce formelle sera faite le moment venu. » C’est la candidature faite dimanche 27 par le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, à la prochaine élection présidentielle égyptienne publiée par l’agence officielle égyptienne Mena.
Depuis le départ du raïs le 11 février, l’armée, s’est empressée, sous la pression populaire, d’annoncer la tenue d’élections législatives et présidentielles dans les prochains mois.
Amr Moussa, dont le mandat à la tête de la Ligue arabe se termine en mai, avait déjà laissé filtrer la possibilité d’une candidature ces dernières semaines, voire même ces derniers mois mais sans être aussi formel.
Face à une opposition qui peine à s’organiser, Amr Moussa apparaît comme le candidat le plus à même à relever le défi de la prochaine présidentielle. Expérimenté, bien connu sur la scène internationale, ce diplomate de 74 ans a fait ses preuves. Entré au ministère des Affaires étrangères égyptien en 1958, il fut ambassadeur en Inde en 1983, aux Nations unies en 1993, avant de revenir à la tête de la diplomatie égyptienne de 1991 à 2001. C’est cette année qu’il devient alors président de la Ligue arabe et continue de jouir d’une grande popularité auprès des Égyptiens.
Indépendance
Depuis le début du soulèvement, Amr Moussa n’a jamais caché son intention de se porter candidat à la prochaine présidentielle. Le 4 février, en plein cœur de la révolte, il avait déjà déclaré être « à la disposition » du pays tout en affirmant vouloir voir l’évolution des « développements politiques » à venir. Homme du peuple, il s’était rendu place Al-Tahrir, lieu saint des insurgés, pour exprimer sa sympathie aux manifestants qui réclamaient le départ du président Moubarak.
En janvier, lors d’un sommet économique arabe à Charm el-Cheikh, quelques jours seulement après le départ du président tunisien Ben Ali, Amr Moussa avait fait sensation. Il avait appelé les dirigeants à répondre à la « colère et la frustration sans précédent » de la population dans le monde arabe.
« L’âme arabe est brisée par la pauvreté, le chômage et le recul des indices de développement », avait-il lancé dans un discours qui a eu un large écho. Tout au long de sa carrière de diplomate, Amr Moussa s’est fait connaître pour son franc-parler. Il ne cachait notamment pas son amertume vis-à-vis d’Israël et de la politique menée par Washington dans la région. En 2001, le magazine Time avait écrit qu’il était « peut-être le plus aimé des fonctionnaires du monde arabe ». Indépendant, il n’a jamais été membre du Parti national démocratique (PND) dirigé d’une main de fer par Hosni Moubarak.
Référendum
Les conditions de candidature à la présidentielle restent encore à déterminer. Un comité d’experts, chargé de proposer des amendements pour réviser la Constitution, vient de proposer l’institution d’un mandat présidentiel de quatre ans renouvelable une seule fois. Les critères pour pouvoir se porter candidat à la magistrature suprême doivent également être allégés.
Ces amendements doivent être soumis à un référendum, prévu normalement avant la fin du moins de mars, selon un membre du comité, Sobhi Saleh, avocat et ex-député des Frères musulmans.
Selon l’actuelle Constitution, suspendue par l’armée, le président peut se présenter indéfiniment et le mandat présidentiel est de six ans.
De son côté, le Conseil suprême des forces armées a indiqué qu’il pourrait continuer de diriger le pays sur une période de six mois, ou jusqu’à la tenue d’élections législatives et présidentielle. (Avec AFP)
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