Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a démissionné
Mohamed Ghannouchi, qui occupait la Primature du gouvernement de transition post-révolutionnaire en Tunisie, vient d’annoncer qu’il renonçait à son poste. De nombreuses manifestations appelaient à sa démission ces jours-ci.
Le premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, dont les manifestants réclamaient le départ, a annoncé dimanche 27 février sa démission au cours d’une conférence de presse à Tunis. De nouvelles violences avaient éclaté, plus tôt dans la journée, dans le centre de Tunis entre jeunes et policiers. Ces derniers ont tenté en vain de disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogènes, au lendemain d’affrontements ayant fait trois morts.
« J’ai décidé de démissionner de ma fonction de Premier ministre
», a déclaré M. Ghannouchi, qui avait pris les rênes d’un gouvernement de transition après la chute le 14 janvier du président Ben Ali, chassé par la pression de la rue. Ajoutant :
« Je ne suis pas le genre de personne qui va prendre des décisions qui pourraient provoquer des victimes
», pour expliquer sa démission.
De sources proches du gouvernement, Beji Caïed Essebsi, ancien ministre de Bourguiba, serait pressenti pour succéder à Mohamed Gannouchi. Cet avocat de 85 ans a été ministre de l’Intérieur et de la Défense entre 1965 et 1970 puis ministre des Affaires étrangères de 1981 à 1986. À ce poste, il a été amené à gérer plusieurs crises tuniso-libyennes, l’arrivée des Palestiniens en Tunisie et le bombardement du quartier général de l’OLP à Hammam Chott par l’armée israélienne, dont il obtiendra la condamnation par les Nations unies.
Le départ de Mohamed Gannouchi n’a pas calmé les émeutes violentes qui agitent le centre de Tunis et Kasserine.
Une transition chaotique
Premier ministre de Ben Ali de 1999 jusqu’à la chute de ce dernier, Mohamed Ghannouchi avait formé le 17 janvier un premier gouvernement dans lequel l’équipe sortante conservait les postes clés. Cinq ministres avait démissionné dans les jours suivants.
Dix jours plus tard, il avait annoncé une nouvelle équipe de transition épurée des principaux caciques de l’ancien régime.
Le 25 février, une manifestation de masse, estimés à quelque 100 000 personnes, avait envahi le centre de Tunis pour réclamer le départ de son gouvernement. Et l’annonce de la tenue d’élections en juillet n’avait pas calmé les protestataires, dans un pays confronté à une situation économique difficile et à l’afflux de réfugiés de la Libye voisine. (avec agences)
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Par jeuneafrique.com, avec Frida Dahmani à Tunis
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