Le gouvernement de transition ne répond pas aux attentes des Tunisiens

La population tunisienne continue de s’opposer au gouvernement de transition, qui selon elle ne représente pas le garant de la révolution de janvier. Une instabilité sociale propice aux manipulations politiques.

Manifestation devant les bureaux de Mohamed Ghannouchi, fin janvier. © AFP

Manifestation devant les bureaux de Mohamed Ghannouchi, fin janvier. © AFP

Publié le 27 février 2011 Lecture : 1 minute.

Tandis que l’attention des forces de sécurité est focalisée sur la frontière libyenne, que plus de 8 000 ressortissants étrangers ont franchie en moins de cinq jours, à Tunis, la contestation populaire met la pression sur le gouvernement de transition. Trois morts, une vingtaine de blessés et plus d’une centaine d’arrestations sont les conséquences de 48 heures d’anarchie qui ont secoué le centre de la capitale.

Depuis vendredi, 40 000 personnes, dont de nombreux lycéens, réclamaient pacifiquement sur la place de la Kasbah, le départ du premier ministre Mohamed Gannouchi, perçu comme un cacique du régime de Ben Ali. Vendredi et samedi, des bandes de jeunes casseurs ont noyauté les manifestations pacifiques et provoqué des heurts extrêmement violents avec la police ainsi que le saccage du centre ville. Siège d’institutions et commerces importants ont été la cible de ces bandes organisées. L’interdiction de circuler sur la principale artère de la capitale a été aussitôt décrétée.

la suite après cette publicité

« Quel deus ex macchina orchestre ce chaos? » se demandait-on à Tunis.

Le peuple demande des garanties

Le manque de communication de l’exécutif, l’opacité des stratégies et actions ministérielles ainsi que leurs piètres résultats ont provoqués une fracture entre le gouvernement et la population et alimenté une forte crise de confiance.

Les Tunisiens, constatant que le pays a été spolié par le régime en place 23 années durant, demandent désormais de la transparence et des garanties au gouvernement de transition. Mais celui-ci tarde à répondre de manière claire aux interrogations qui se sont accumulées depuis le 14 janvier et la fuite du président déchu Ben Ali.

la suite après cette publicité

L’information, délivrée avec parcimonie par le gouvernement quant à l’après 15 mars – date à laquelle il ne sera plus légitime -, au contenu de la feuille de route, aux réels travaux des commissions, au devenir des biens et des personnes liées au clan Ben Ali-Trabelsi, crée un vide. Qu’instrumentalisent aussi bien les islamistes que les transfuges de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel démocratique (RCD).

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Manifestants à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

De quoi rêvent les Tunisiens ?

Contenus partenaires