De quoi rêvent les Tunisiens ?

Un sondage vient d’être réalisé en Tunisie, portant sur les aspirations de la population, mais aussi ses craintes, un mois et demi après la chute du régime de Ben Ali.  

Manifestants à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

Manifestants à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

Publié le 26 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Une enquête d’opinion, effectuée par l’institut d’analyse Media Scan Tunisie à la mi-février et dont les résultats ont été rendus publics vendredi 25 février, permet de comprendre les peurs et les espoirs dans la Tunisie de l’après-Ben Ali.

Et l’un des maître-mots de cette post-révolution, c’est la confiance retrouvée. 70% des personnes interrogées estiment qu’il s’agit de leur première source d’optimisme, loin devant l’accroissement des libertés (5%), l’avènement de la démocratie (4%) ou l’amélioration du niveau de vie (3 %).

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De manière plus générale, 84 % Des Tunisiens se déclarent « optimistes » face à l’avenir, contre 16 % qui se disent « pessimistes ». Ceux-ci craignent principalement pour leur sécurité (46 %), à l’heure où de nombreuses manifestations anti-gouvernementales continuent de ponctuer leur quotidien.

Une révolution « sociale »

Quand on leur demande dans quels domaines ils pourront aider à bâtir une nouvelle Tunisie, 23 % des interrogés prônent la solidarité. Seuls 10 % pensent qu’il faut arrêter les grèves et 14 % souhaitent « retourner à une vie quotidienne », quand 14 % estiment qu’il faut « travailler plus ».

Selon 65 % des Tunisiens, la révolution a avant tout des racines sociales (manque de solidarité, sécurité menacée, disparité entre les régions, pauvreté, exclusion …). Viennent juste après des motifs économiques (chômage, manque d’investissement et de développement des régions intérieures), pour 60 % de la population. On a en effet beaucoup parlé du chômage et de la détresse populaire, symbolisés par Mohamed Bouazizi, le marchand ambulant qui s’était immolé pour protester contre ses conditions de vie le 17 décembre, enclenchant le processus révolutionnaire.

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Les raisons politiques viennent bien après, 51 % des personnes interrogées estimant que les révolutionnaires aspiraient à plus de liberté d’expression, de pluralisme politique ou encore de démocratie.

Pour des élections « loyales »

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L’échantillon interrogé estime néanmoins que le dénouement passera bien par une refonte du système politique. Et donc par les élections justes et démocratiques que le gouvernement de transition a promis d’organiser d’ici à six mois. Ils sont 61 % à croire à un scrutin loyal, alors que 37 % font état de craintes quant à la transparence des élections.

Plus d’un quart de la population (28%) redoute un « prolongement de l’ancien régime » à travers les hommes qui mènent aujourd’hui la transition ou ceux qui seront prochainement élus. L’une des explications réside dans la méconnaissance des partis politiques qui occupent actuellement l’échiquier tunisien. 35 % des personnes interrogées admettent n’en connaître aucun. Le plus connu est, pour 55 % personnes questionnées, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, ancien parti du pouvoir) et pour 51 % le parti Ennahdha (parti islamiste clandestin pendant les années Ben Ali).

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Méthodologie : ce sondage porte sur 775 hommes et femmes (à partir de 12 ans) interrogés du 11 au 17 février en Tunisie. Il respecte les règles de répartition géographique et de représentation par catégorie socioprofessionnelle.

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