Grande manifestation contre le gouvernement place de la Kasbah à Tunis

Des milliers de personnes ont appelé à la démission du gouvernement post-révolutionnaire de Mohamed Ghannouchi au cours d’une grande manifestation à Tunis

Manifestation antigouvernementale à Tunis, le 20 février 2011. © AFP

Manifestation antigouvernementale à Tunis, le 20 février 2011. © AFP

Publié le 25 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 18h35

La place de la Kasbah à Tunis a renoué avec la mobilisation populaire, vendredi 25 février. Les appels à la manifestation ont été relayés sur Facebook ces derniers jours pour protester contre le gouvernement formé après la chute de Ben Ali, le 14 janvier dernier. Et ce sont plus de 100 000 Tunisiens (selon la police) remontés contre les instances du pouvoir qui étaient rassemblés en début d’après-midi pour ce que le Croissant Rouge a qualifié de « plus grande manifestation depuis la chute de Ben Ali ».

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« Ghannouchi dégage », « Ça suffit avec les mises en scène », « Honte à ce gouvernement », scandaient les manifestants. D’autres brandissaient des banderoles où l’on pouvait lire « Ghannouchi, ton insistance montre que tu caches ta mauvaise foi ».

Une dizaine de tirs de sommation ont été entendus vendredi à 17heures 45 locales devant le siège du ministère de l’Intérieur, où des policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui grimpaient aux fenêtres de l’immeuble, pourtant protégé par des fils barbelés et des blindés. Malgré cela, les manifestants sont restés sur place et des soldats tentaient de les convaincre, en vain, de quitter les lieux.

Crainte d’une usurpation de la révolution

Mohamed Ghannouchi, Premier ministre de Ben Ali, a formé un nouveau gouvernement dit « d’union nationale » le 17 janvier dernier. Mais les caciques de l’ancien régime y étant toujours fortement représentés, des manifestations quotidiennes ont réclamé sa démission et celle des membres du nouveau cabinet. Sous la pression de la rue, Mohamed Ghannouchi avait de nouveau remanié le gouvernement de transition le 27 janvier.

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Ghannouchi a promis la tenue d’élections sous six mois, mais aucune date n’a encore été fixée et aucune information n’a été donnée sur le type de scrutin dont il s’agirait. La jeunesse tunisienne craint de se faire « usurper sa révolution » et proteste depuis, sans relâche. Le Premier ministre s’est résolu à déplacer ses bureaux de la place de la Kasbah au Palais de Carthage, après les premières manifestations d’hostilité il y a un mois.

"Vide politique"

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« Révolution jusqu’à la victoire », « En avant les braves de la liberté », « Nous arracherons la répression de notre terre », « Ghannouchi prend tes chiens et démissionne », « Non à la confiscation de la révolution », scandaient d’autres manifestants qui traversaient l’avenue centrale Habib Bourguiba en direction de la Kasbah. « Nous sommes là aujourd’hui pour faire tomber le gouvernement », a lancé Tibini Mohamed, un étudiant de 25 ans.

Étudiant en droit, Ramzi, a déclaré à l’AFP que les Tunisiens « vivent dans un vide politique ».

Quatre mille Tunisiens avaient déjà manifesté dimanche devant la Kasbah pour réclamer, outre la démission du gouvernement transitoire, l’élection d’une Assemblée constituante et la mise en place d’un système parlementaire. (avec AFP)

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