Des milliers d’expatriés fuient le chaos libyen
Le nombre de victimes ne cesse d’augmenter en Libye. Des milliers de personnes fuient le pays par tous les moyens de transport possibles.
Plus de 5 000 personnes ont rejoint la Tunisie, mercredi 23 février, principalement par le poste frontière de Ras Jedir. Ils sont en majorité Tunisiens, mais il y aurait également 171 Libyens, 22 Algériens et 28 Marocains. Les travailleurs égyptiens en Libye seraient eux au nombre d’un million et demi. Leur rapatriement a déjà commencé via Al-Saloum, sur la côte méditerranéenne, sans qu’aucun chiffre ne soit connu pour l’instant. Par ailleurs, les autorités libyennes ont autorisé la programmation de 37 vols à destination du Caire.
Plans de rapatriement à foison
Arrivés non sans difficultés, les réfugiés tunisiens racontent que des centaines de personnes sont encore bloquées côté libyen. Soit pour des raisons administratives, comme c’est le cas de 830 ressortissants chinois qui n’arrivaient toujours pas, jeudi matin, à franchir le barrage policier de Ras Jedir. Soit à cause de nombreux problèmes de transport. La Chine a entamé mercredi son plan d’évacuation pour plus de 30 000 ressortissants, dont de nombreux ingénieurs travaillant dans des projets pétroliers, ferroviaires ou dans le secteur des télécommunications.
Selon les chiffres officiels, il y aurait plusieurs centaines de milliers de travailleurs d’origine asiatique installés en Libye, parmi lesquels 60 000 Bangladais, 30 000 Philippins, 23 000 Thaïlandais et 18 000 Indiens. Leurs pays respectifs tentent de mettre en place un gigantesque plan de rapatriement.
Dans les aéroports la situation est de plus en plus confuse. « C’est le chaos, des passagers se battent pour monter dans les avions », a raconté le commandant de bord Maltais, Philip Apap Bologna. Parmi les réfugiés parvenus jusqu’en Tunisie par voie terrestre, beaucoup avaient d’ailleurs passé plusieurs jours à l’aéroport sans pouvoir embarquer.
La compagnie Tunisair a indiqué jeudi vouloir rapatrier 800 ressortissants tunisiens. « Nous avons quatre vols prévus aujourd’hui, dont deux Airbus A-300 pour Tripoli, mais apparemment il y a beaucoup de Tunisiens vivant en Libye qui ne peuvent pas se rendre à l’aéroport de Tripoli », a expliqué Soulasa Mukkadam, une responsable de la compagnie aérienne tunisienne.
À l’aéroport de Tripoli, les passagers se bousculent.
© AFP
Sécurité des Européens
Devant un tel désordre, tous les moyens de transports sont envisagés y compris les voies maritimes. Selon l’agence de presse tunisienne TAP, un navire doit quitter, jeudi 24 février, le port de La Goulette (banlieue nord de Tunis) en direction de celui de Benghazi (est de la Libye) pour également tenter de rapatrier des expatriés tunisiens.
De son côté, l’Union européenne a appelé la Libye à « garantir » la sécurité des étrangers sur son territoire et à « faciliter » leur départ. Catherine Ashton a par ailleurs annoncé qu’il restait 10 000 Européens en Libye et qu’elle mobilisait des moyens pour être en mesure de les évacuer, y compris par voie maritime. Un ferry affrété par les États-Unis est arrivé mercredi 23 à Tripoli pour en repartir en direction de Malte.
D’autres pays européens poursuivent également l’évacuation de leurs ressortissants. Ankara a annoncé avoir assuré le retour de plus de 5 000 Turcs (sur 25 000 présents en Libye). La France a rapatrié en deux jours 556 personnes dont 487 français. C’est également le cas pour 400 Allemands et 800 Italiens. De son coté, la Russie a dépêché un avion pour 339 de ses ressortissants Tripoli et un ferry pour évacuer des Russes se trouvant dans deux autres villes en Libye.
Malgré ces efforts, quelque 300 Britanniques se trouvent encore à Tripoli et 170 sont bloqués dans le désert. (Avec AFP)
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