Jean-Marc Léger, un père de la Francophonie s’est éteint

Humaniste engagé dans la défense des valeurs de solidarité entre les peuples et activiste infatigable de la francophonie, le journaliste québécois Jean-Marc Léger est décédé à 84 ans, le 13 février, des suites d’un cancer, à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Québec.

Jean-Marc Léger s’est éteint le 13 février 2011. © D.R.

Jean-Marc Léger s’est éteint le 13 février 2011. © D.R.

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Publié le 17 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Il est l’un des premier à avoir posé les jalons d’une francophonie institutionnelle. Son engagement a conduit en 1970, à Niamey (Niger), à la création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) – ancêtre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) – dont il fut le premier secrétaire général.

Diplômé en droit, en sciences sociales et en histoire à Sciences Po Paris, de retour au Québec, Jean-Marc Léger commence sa carrière de journaliste. En 1954, à 24 ans, il entre au quotidien québécois La Presse avant d’intégrer la rédaction du Devoir, de 1957 à 1962.

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Amoureux de l’Afrique (auteur de Afrique française, Afrique nouvelle, paru en 1958 aux éditions Le Cercle du livre de France) et amoureux du français (La Francophonie, grand dessein, grande ambiguïté, Éd. Hurtubise, HMH, 1987), il n’a que 26 ans lorsqu’il se rend à Paris, en 1953, pour faire connaître son idée d’une organisation francophone, notamment auprès du ministre français des Affaires étrangères, Georges Bidault. Dès ses premiers pas dans sa profession, il assure le secrétariat général, puis la présidence de l’Union canadienne des journalistes de langue française (1955-1961), ainsi que le secrétariat général de l’Association internationale des journalistes de langue française (1960- 1962) et devient, en 1961, le premier directeur de l’Office de la langue française du Québec.

Premier secrétaire général de l’ACCT

Au terme de la conférence internationale organisée du 16 au 20 mars 1970 à Niamey entre vingt-et-un chefs d’États francophones, sous les auspices de Senghor, Bourguiba, Diori et Sihanouk, l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) est créée et, pour saluer sa ténacité, ses compétences et son militantisme, ils désignent Jean-Marc Léger est comme son premier secrétaire général. De 1970 à 1974, il donnera ainsi l’impulsion aux premiers programmes de coopération en faveur du développement des pays francophones du Sud, autour de l’éducation et de la diversité culturelle. Il s’est aussi engagé au sein de l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF, aujourd’hui Agence universitaire de la Francophonie, AUF), dont il a dirigé le secrétariat général de 1961 à 1978.

En 1978, Jean-Marc Léger devient délégué général du Québec à Bruxelles et, dans les années 1980, il sera sous-ministre adjoint au ministère de l’Éducation, puis à celui des Relations internationales et, en 1986, le gouvernement québécois lui confie le poste de commissaire général à la Francophonie.

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« La famille francophone pleure la perte d’un grand militant de la Francophonie et d’un père pour la Francophonie institutionnelle », a déclaré Abdou Diouf, le Secrétaire général de l’OIF. « Jean-Marc Léger a donné à notre Institution des assises solides dont nous mesurons encore, quarante ans plus tard, la portée, a-t-il ajouté. Il a activement contribué à la construction des deux principaux réseaux de la Francophonie au sein de la société civile : celui des journalistes et celui des universitaires. »

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