Côte d’Ivoire : le « commando invisible » donne son bilan des affrontements à Abobo

Pour la première fois, le « commando invisible » communique. Responsable mardi 22 février d’une attaque contre les forces fidèles à Laurent Gbagbo, il présente un bilan des affrontements sensiblement différent de celui donné par le camp du président sortant. Et il promet de ne pas en rester là.

Corps d’un civil tué par balles à Abobo, le 23 février 2011. © AFP

Corps d’un civil tué par balles à Abobo, le 23 février 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 23 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Depuis lundi, les combats continuent à Abobo. Quelque 500 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à Laurent Gbagbo), appuyées par deux blindés tentaient mercredi après-midi d’aller récupérer un officier tué la veille. Mais une autre guerre est également en cours : celle de la communication. Et elle porte sur le bilan des violents affrontements qui ont opposé mardi à Abobo PK 18 des membres armés d’un « commando invisible » et les FDS.

Pour ces derniers, le détachement du Cecos (Centre de commandement des opérations de sécurité) attiré dans une embuscade ne comportait qu’une « dizaine d’éléments à bord de trois véhicules de type 4X4 ». Au terme des combats qui ont duré une trentaine de minutes, les FDS déclarent avoir perdu deux véhicules dont un « qui a fait une chute dans un ravin » en essayant de se soustraire au feu ennemi. Ses deux occupants sont portés « disparus » tandis qu’un homme a été mortellement touché (alors qu’un responsable du Cecos déplorait trois morts dans la matinée selon l’AFP) et sept autres ont été blessés par balles. Enfin, selon le camp Gbagbo, sept « rebelles » auraient été tués.

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Au moins "27 morts" chez les FDS

Mais le bilan « provisoire » présenté par le camp adverse est bien différent, même si certains éléments recoupent celui des FDS (notamment le nombre de véhicules). Selon le communiqué – très précis – du « commando invisible » que jeuneafrique.com a consulté, il y aurait dans le camp de ceux qui sont désignés comme les « miliciens de Gbagbo » quelque « 27 morts [dont un commandant en chef et un chef d’escadron], trois gendarmes du Cecos enlevés, plusieurs blessés, un char brûlé, trois 4X4 du Cecos récupérés, ainsi que 32 fusils d’assaut [Kalachnikovs], des quantités importantes de munitions [notamment pour pistolets-mitrailleurs, fusils d’assaut et mitrailleuses], 4 lance-roquettes type RPG-7, et deux caisses de grenades à main ».

La première action du « commando invisible » risque en outre de ne pas être la dernière. « Les combats s’étendront très bientôt à Koumassi, Adjame et Yopougon », promet le communiqué, signé d’un mystérieux Karlinto « pour le Mouvement de libération des populations d’Abobo-Anyama [MLP2A] ». Une guérilla urbaine qui marque un échelon supplémentaire dans l’escalade de la violence en Côte d’Ivoire. Et risque de donner du fil à retordre au camp du président Gbagbo.

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