Lagarde et Wauquiez en Tunisie : opération séduction réussie
La visite des ministres français Christine Lagarde et Laurent Wauquiez a réussi à désamorcer quelque peu la défiance de Tunis, après les récentes maladresses de la diplomatie française. Les promesses d’appui à la Tunisie ont été nombreuses.
En moins de vingt-quatre heures, la ministre française de l’Économie et des Finances Christine Lagarde, flanquée de Laurent Wauquiez, ministre chargé des Affaires européennes, ont été suffisamment efficaces pour faire oublier la position passive de la France lors de la révolution tunisienne et les scandales liés à son soutien au régime de Ben Ali.
Le gouvernement français semble vouloir se racheter auprès d’un partenaire de taille pour l’import-export, les investissements (hors énergie) et dans l’aide au développement.
Concrètement, la France s’est engagée à inscrire parmi ses priorités l’accès de la Tunisie au statut avancé de l’Union européenne (UE) et à la soutenir dans sa marche vers la démocratie. Laurent Wauquiez a particulièrement insisté sur le fait que son pays se devait de conserver sa place de premier interlocuteur et opérateur économique en Tunisie.
Retour des touristes français
Pour lui, l’appui de la France doit suivre plusieurs axes. D’abord la promotion de la Tunisie à l’échelle européenne, avec la mise en place de moyens à travers le programme de voisinage (IEVP, Instrument européen de voisinage et de partenariat) et la Banque européenne d’investissements (BEI). Puis, il suggère que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) plus liée aux pays de l’Europe orientale envisage aussi de travailler avec la Tunisie en mettant à sa disposition des fonds inutilisés.
« Nous sommes ici pour examiner les besoins exprimés et les meilleurs moyens de mobiliser les instruments financiers au service de la lutte contre le chômage et de la formation professionnelle », a déclaré Christine Lagarde. Elle a par ailleurs affirmé tout mettre en œuvre pour que les 1,5 million de touristes français reviennent en Tunisie.
Enfin, Paris veut assurer sa présence en Tunisie en soutenant un programme de financements d’ONG œuvrant pour la liberté de la presse. Et aussi en épaulant la mise à niveau du secteur des services pour un meilleur accès au marché européen et la coopération sectorielle en matière de biotechnologies. Un vaste plan de soutien qui ne demande qu’à être effectivement mis en œuvre.
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