L’amitié irano-sénégalaise, c’est fini. Après plusieurs mois de rebondissements, Dakar a mis un point final à ses relations diplomatiques avec Téhéran. En cause, l’acheminement d’armes iraniennes vers la Gambie – un pays situé au cœur du Sénégal – en octobre dernier.

Interceptée au Nigeria, la cargaison d’armes était adressée au village du président gambien, Yahya Jammeh, un diola d’origine casamançaise. Dakar estime que ces grenades et autres lance-roquettes ont pu être utilisés par les rebelles de Casamance. Seize soldats ont en effet été tués lors d’affrontements avec ces factions séparatistes depuis la fin décembre.

« Le rapport fait au président de la République [Abdoulaye Wade, NDLR] par l’état-major de l’armée sénégalaise sur les récents développements en Casamance, a démontré que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance [MFDC, rébellion indépendantiste] disposent d’armes sophistiquées qui ont causé la mort de soldats sénégalais », indique mercredi 23 février dans un communiqué le ministère sénégalais des Affaires étrangères.

Récidive

« Le Sénégal est indigné de constater que des balles iraniennes ont pu causer la mort de soldats sénégalais », ajoute le texte. Dakar avait déjà rappelé son ambassadeur en Iran pour consultation en décembre dernier, après les premiers développements de cette affaire.

Il faut dire qu’Abdoulaye Wade se méfie de son partenaire depuis plusieurs années. Déjà en 2006, des armes ont été livrées par l’Iran à la Gambie, et Dakar avait fait promettre à Téhéran de ne plus recommencer. Il semble que les autorités sénégalaises n’ont pas toléré la récidive iranienne. (Avec AFP)