Lagarde et Wauquiez à Tunis pour sauver les meubles
Pour tenter de rétablir la confiance avec les Tunisiens, les ministres français Christine Lagarde et Laurent Wauquiez ont été dépêchés mardi 22 février, à Tunis. Cette première visite officielle est censée effacer l’affront des déclarations maladroites de la chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, aggravées la semaine dernière par celles de Boris Boillon, le nouvel ambassadeur de France en Tunisie.
![Mohamed Ghannouchi entouré de Christine Lagarde et Laurent Wauquiez, mardi 22 février à Tunis. © Fethi Belaid/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/02/22/022022011163743000000letw.jpg)
Mohamed Ghannouchi entouré de Christine Lagarde et Laurent Wauquiez, mardi 22 février à Tunis. © Fethi Belaid/AFP
Une équipée ministérielle pour éclaircir les zones « d’ombre » entre Paris et Tunis. Arrivés tôt mardi matin à Tunis, la ministre de l’Économie Christine Lagarde et le ministre chargé des Affaires européennes Laurent Wauquiez ont la lourde charge de rattraper les incidents diplomatiques qui se sont succédé depuis un mois dans les relations entre la France et la Tunisie.
Devant quelques journalistes, une Christine Lagarde rassurante a affirmé que « la confiance entre la Tunisie et la France n’a pas été rompue ». « La relation entre la France et la Tunisie est, depuis des siècles, faite de beaucoup de lumière, d’un peu d’ombre parfois », a-t-elle ajouté.
« Un peu d’ombre » est un euphémisme au vu des déclarations maladroites de Michèle Alliot-Marie qui, au plus fort des émeutes, proposait une collaboration policière au régime de Ben Ali. L’autre impair dont la ministre de l’Économie a pu faire référence est le dérapage de Boris Boillon qui avait tenu des propos insultants à l’égard de plusieurs journalistes tunisiens, lors de sa première conférence de presse. Malgré ses excuses, son départ a été demandé par des manifestants qui se sont regroupés devant le siège de l’ambassade de France à Tunis.
Plan Marshall
Le ministre chargé des Affaires européennes a tenté de dissiper les malentendus. « On ne vient pas pour donner des leçons mais pour écouter quels sont leurs besoins [des Tunisiens NDLR] », a précisé Laurent Wauquiez. Il a en outre annoncé « la possibilité d’augmenter les financements européens ».
Rapporté au nombre de ses habitants, la Tunisie est déjà la première bénéficiaire des investissements européens. Wauquiez est allé plus loin en évoquant « la nécessité d’un plan Marshall pour la Tunisie, non seulement européen mais aussi mondial ».
Les deux ministres français ont un programme chargé lors de cette visite. Ils étaient attendus au palais de Carthage pour un entretien avec le chef du gouvernement de transition Mohamed Ghannouchi et Elyès Jouini, chargé des Réformes économiques et sociales. Des réunions de travail avec d’autres ministres sont également prévues ainsi que la visite d’une société pharmaceutique. (avec AFP)
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